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Vortex

A la manière des Transparences de Francis Picabia, les gouaches et dessins incolores d’Alkis Boutlis mêlent figures pseudo-mythologiques et nature fantastique dans un univers onirique où sexe et mort consomment des noces funèbres.

Crânes décharnés, corps fortement sexués et oiseaux de paradis sont piégés dans des réseaux de lignes, qui, tels le fil d’Ariane, relient la représentation au mythe.
Dans une toile Sans titre de 2006, réalisée dans une technique précieuse d’huile et d’émail sur papier, Alkis Boutlis représente un corps astral, profil désincarné du corps de l’artiste assimilé à une constellation.
Dans ses oeuvres sur papier, l’artiste, auteur de son propre mythe, se représente en créateur de mondes : il est le penseur métaphysique pressentant la Création (The Thinker, 2006), la créature mi-divine mi-végétale qui préside aux destinées d’un monde indistinct (Ménade, 2006), ou celui qui, tête en bas, jongle avec les crânes vides et se moque de la mort (Sans titre, 2007).

Inspiré par les rapports incestueux entre humanité et nature, ou entre Eros et Thanatos, ceux-là mêmes qui annoncèrent les commencements du monde, Alkis Boutlis imagine dans une série récente d’œuvres au crayon sur papier, des scènes orgiaques où s’accouplent la mort, figurée par un crâne, la nature, en fleurs délicates et élégantes, et des êtres hybrides hilares.
Maître des illusions, l’artiste explore dans ses représentations de crânes le thème de l’anamorphose, jeu d’optique emprunté à la tradition de la peinture, et dont le motif favori – et métonymique – est la représentation de la tête de mort, thème iconographique largement exploité aujourd’hui dans l’art contemporain comme signe atemporel des angoisses universelles.
 
On retrouve ce crâne dans une série de sculptures noires au glacis brillant, vanités contemporaines dont les réminiscences sont profondément ancrées dans le romantisme noir -celui notamment du Corbeau d’Edgar Poe, répétant inlassablement «Nevermore», et que l’on voit dans une oeuvre de 2006 juché sur un crâne dont il consomme allègrement les viscères.

Les crânes d’Alkis Boutlis, hérissés de phallus, de bulles de verre ou de poupées de porcelaine, ont la prétention des défis lancés à la mort. Celle-ci, esthétisée dans des sculptures que l’on pourrait plutôt situer, de par leur finesse plastique, dans la catégorie des objets d’art, est maîtrisée, et ainsi renvoyée à son absence de sens.

Alkis Boutlis
— Sans Titre, 2006. Sulpture. Technique Mixte. 46 x 23 x 30 cm
— Sans Titre, 2006. Sulpture. Technique Mixte. 40 x 35 x 35 cm
— Sans Titre, 2006. Sulpture. Technique Mixte. 94 x 67 x 35 cm
— Sans Titre, 2006. Sulpture. Technique Mixte. 30 x 14 x 27 cm
— Sans Titre, 2006. Sulpture. Technique Mixte. 62 x 74 x 30 cm
— Sans Titre, 2006. Sulpture. Technique Mixte. 50 x 50 x 23 cm
— Sans Titre, 2006. Sulpture. Technique Mixte. 27 x 50 x 24 cm
— Sans Titre, 2007. Gouache et Fusain sur papier. 145 x 113 cm
— Sans Titre, 2008. Gouache et Fusain sur papier. 190 x 140 cm
— Sans Titre, 2008. Gouache et Fusain sur papier. 150 x 113 cm
— Sans Titre, 2008. Gouache et Fusain sur papier. 150 x 113 cm
— Sans Titre, 2008. Gouache et Fusain sur papier. 140 x 120 cm
— Sans Titre, 2007. Crayon et Graphite sur papier. 57 x 38 cm
— Sans Titre, 2007. Série de 4 dessins. Crayon sur papier. 56,5 x 42 cm
— Sans Titre, 2007. Crayon sur papier. 81 x 76 cm
— Sans Titre, 2007. Crayon sur papier. 96 x 70 cm
— Sans Titre, 2007. Crayon sur papier. 74 x 57 cm

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