DANSE | SPECTACLE

Voronia

13 Avr - 15 Avr 2016
Vernissage le 13 Avr 2016

Avec Voronia, pièce présentée au Théâtre National de Chaillot, le chorégraphe Marcos Morau et la compagnie La Veronal posent la question de la frontière entre le bien et le mal. Voronia, la grotte la plus profonde connue à ce jour, a été choisie ici comme allégorie de l’enfer.

Marcos Morau
Voronia

Voronia, la grotte la plus profonde du monde, située dans l’ouest du Caucase (Géorgie), est le point de départ de ce spectacle dans lequel le chorégraphe Marcus Morau questionne la notion de morale et illustre la dualité entre le bien et le mal. De même que l’on définit l’obscurité par l’absence de lumière, on définit le mal par l’absence du bien. Comme l’explique saint Augustin: les paramètres moraux du bien et du mal n’existent que par rapport aux actions de la vie humaine. Par conséquent, le mal ne peut être accompli que par les hommes. C’est pourquoi le besoin humain de contrôle du monde et des autres êtres humains est une tension inhérente à l’espèce sociale, tout comme le besoin d’échapper au mal en se plaçant sous la protection du bien, très souvent incarné par l’Eglise.

A partir de quel moment un homme peut-il en contrôler un autre? Dans quels cas la liberté inhérente à chaque être humain peut-elle être révoquée ou remise en question? Seul un être supérieur détient ce pouvoir. L’homme a créé Dieu comme agent du bien absolu: un pouvoir suprême, un refuge moral, une protection. La religion est le garant moral qui permet de séparer le bien du mal dans l’existence terrestre et, paradoxalement, elle est aussi l’instigateur des pires massacres, le facilitateur de châtiments séculaires comme la haine, la torture et l’oppression. Ce pouvoir exercé sur autrui, conduisant à des actes de violence et de mystification, est représenté dans le spectacle de Marcos Morau par une caverne servant à la fois de refuge contre les attaques extérieures et de pépinière où s’élaborent les pires crimes.

La grotte de Krubera Voronia, représentée sur scène par des silhouettes et des images, a été choisie comme allégorie de l’enfer. Comme dans l’allégorie de la caverne de Platon, les formes discernées ne sont que des mirages de leur essence réelle, sans véritable forme, glissant sur la pierre. Tous les éléments scéniques de la pièce se côtoient dans une relation conflictuelle permanente où on ne peut être décelée la frontière entre ce qui doit être et ce qui est vraiment. Le mouvement dansé est également dirigé sur cet axe dramatique de rupture, la danse de Voronia traduisant un conflit du corps avec lui-même.

direction artistique
: Marcos Morau
chorégraphie: Marcos Morau avec la collaboration des danseurs
assistant et conseiller artistique: Roberto Fratini
dramaturgie: Pablo Gisbert (El Conde de Torrefiel)
scénographie: La Veronal, Enric Planas
lumières: Albert Faura
directeur technique: Bernat Jansà
avec: Lorena Nogal, Manuel Rodríguez, Marina Rodríguez, Giacomo Todeschi, Sau-Ching Wong, Jony López, Shay Partush, Joaquín Collado

Informations
Salle Jean Vilar
Du 13 au 15 avril 2016
Mercredi 13 et vendredi 15 avril, à 20h30
Jeudi 14 avril, à 19h30
Durée: 1h

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