ART | EXPO

Voler plus haut

07 Nov - 28 Nov 2014
Vernissage le 07 Nov 2014

En quête d'une géologie nouvelle, cosmique et sensible, Julie Navarro peint des objets célestes qui vibrent silencieusement. Inspirée par les écrits de Romain Gary, elle plonge le regardeur dans un autre monde, un autre temps. Le flou comme la métamorphose des corps sont des motifs récurrents qui expriment le mouvement des choses, leur fragilité, leur instabilité.

Julie Navarro
Voler plus haut

L’artiste Julie Navarro rend hommage à Romain Gary — il aurait 100 ans cette année — à travers des créations inspirées de ses écrits, en particulier les Trésors de la mer rouge où Romain Gary plonge le lecteur dans un autre monde, un autre temps.

Il est question des hommes, de leur errance et de leur courage: «Les trésors que j’ai ramenés de là-bas sont immatériels et, lorsque la plume ne s’en saisit pas, ils disparaissent à jamais. Le romancier que je suis, amoureux de ces diamants éphémères, parfois très purs, parfois noirs, mais toujours uniques et bouleversants dans leur mystérieux éclat, est parti à leur recherche vers cette mine de richesse et de pauvreté inépuisable que l’on appelait jadis l’âme humaine (…)».

La recherche picturale de Julie Navarro est propice aux transpositions poétiques. Romain Gary, né sur une terre aux frontières changeantes est expert en dédoublement et en instabilité. Il exalte l’ambivalence du monde et cherche le dialogue avec les identités en devenir.

Sur ses traces, et suivant un sillage esthétique qui ne se devine jamais, Julie Navarro poursuit la rencontre avec les mythes, accédant à des frontières de lectures et d’interprétations nouvelles. Elle expérimente les facultés de la peinture à restituer les matières, la lumière et les vibrations, et charge les pierres géantes du poids de l’Histoire incarnée dans la matière pétrifiée. Dans une vidéo, la matière ovale — un ovni? — vibre dans le paysage incertain et emporte avec lui l’expérience du temps.

Julie Navarro explique: «Par voler plus haut, j’exprime une aspiration vers le haut, au sens propre comme au sens figuré. Le monde que je dessine se métamorphose en objets célestes qui vibrent silencieusement, à la recherche d’un au-delà et en quête d’une géologie nouvelle, cosmique et sensible. Je laisse ainsi dériver pensées et objets par association d’idées. Ici, les pierres célestes roulent sur elles-mêmes, se décollent du sol et pénètrent enfin une zone d’indiscernabilité où le faux et le vrai s’effacent, où la fiction et l’éternité l’emportent sur la réalité».

Le flou devient un motif récurrent qui exprime le mouvement des choses, des âmes, des hommes, leurs fragilités, leur instabilité. Le corps toujours en métamorphose, se retrouve dans la série Chien blanc où Julie Navarro dépeint des scènes animalières: la lutte des corps se confond à l’euphorie physique. Entre excitation, douceur et résistance, et à l’aide de décadrages picturaux radicaux, l’artiste ouvre l’imaginaire aux frontières de l’abstraction.

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