DANSE | SPECTACLE

Void Island

16 Mai - 17 Mai 2014
Vernissage le 16 Mai 2014

Le chorégraphe Arthur Harel et les artistes Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Céline Signoret présentent la dernière création de leur collectif (La)Horde: une pièce chorégraphique pour 20 interprètes seniors développée autour des Hétérotopies de Michel Foucault.

Collectif (La)Horde
Void Island

Au contraire de l’utopie, qui est un modèle idéal, l’hétérotopie est concrète et prend place dans des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui sont dessinés dans l’institution même de la société, et qui sont des sortes de contre-emplacements, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables.

Hétérotopies et «Seniors»
Un parallèle s’est créé entre ces deux termes. De la même façon que l’hétérotopie à été expliquée plus haut, le terme senior est souvent défini par ses contraires. Il semble constituer pour beaucoup l’envers de situations: le contraire de junior, le contraire d’actif, de jeune actif etc. C’est une catégorie sociale qui constitue elle aussi une sorte de non-lieu. Elle est définie différemment selon les contextes et il est difficile de penser qu’elle constitue un groupe homogène.

Le corps utopique
La création de Void Island a été développée au fil des rencontres entre l’hétérotopie et la notion de senior. Rencontres qui ont entrainé un travail sur les corps dans leur possibilité d’exister ici tout en appartenant à un monde parallèle et/ou en dedans. Le bodypaiting, par exemple est l’une des premières formes d’expression plastique utilisées par nos ancêtres.
Cette pratique picturale devient un instrument de transformation amenant le corps à devenir autre, un corps utopique.

Le but est de créer avec l’expérience des interprètes une histoire, des chemins, des images afin de servir notre objet commun, la pièce. Se jouant des catégories sociales, de leur âge et de leur corps, les interprètes, forts de leur expérience, nourriront cette création grâce à leur mémoire individuelle et collective.
La vidéo, le son, la lumière et leur dramaturgie sont donc ici convoqués pour tenter de constituer le hors-champs idéal afin que des corps rayonnent tous les lieux possibles, réels ou utopiques.

L’espace en lui même
Le travail de l’espace est réalisé en parallèle avec celui engagé avec les danseurs. Il est question d’hétérotopie ou comment juxtaposer en un seul lieu plusieurs espaces eux-mêmes incompatibles dans l’espace réel. L’hétérotopie est un concept de Foucault qui désigne les espaces autres. Pour lui les hétérotopies sont, soit des espaces d’illusion, soit des espaces de perfection.
Pour la réflexion sur l’espace, le point de départ est donc le lieu de l’hétérotopie même, la scène, ce Black Cube (en opposition avec le White Cube de l’Art Contemporain).
Le but est de créer des dispositifs qui entrent en dialogue avec la danse pour que les mouvements résonnent dans l’espace. De créer des lieux en eux mêmes.

Temporalité
Le temps est un lieu lui aussi. Il offre une dimension étirable extensible ou mesurable. Pour cette création il est un lieu qui est à travailler aussi, avec l’espace et le mouvement mais aussi le son.
La création musicale est un fort médium pour appuyer les temps différents de la pièce chorégraphique.

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