ART | EXPO

Une image

20 Jan - 23 Mar 2019
Vernissage le 20 Jan 2019

L’exposition « Une image » à la galerie Laurent Godin, à Paris, réunit sculptures, installations et vidéos dans un dispositif immersif conçu par Vincent Olinet. Avec pour thèmes centraux l’écoulement du temps et le rapport à l’espace, l’ensemble s’inscrit dans la continuité des natures mortes des maîtres flamands du XVIIe siècle.

L’exposition « Une image » à la galerie parisienne Laurent Godin présente un ensemble de sculptures, installations et vidéos de Vincent Olinet qui renoue à sa manière avec la tentative des artistes flamands du XVIIe siècle de saisir l’écoulement du temps. On retrouve dans ce nouveau dispositif imaginé par le jeune plasticien l’intérêt pour l’illusion et le contrepied, qui traverse l’ensemble de sa pratique. Une fois encore, Vincent Olinet s’applique à reproduire des gestes, s’approprier des matériaux, des outils et des méthodes pour recréer des formes universelles qui se révèlent finalement faites de faux-semblant, tels des beautés et des enchantements factices, dont la duplicité est porteuse de vérités.

« Une image » : sculptures, installations et vidéos de Vincent Olinet

Le parcours se déploie comme une pleine immersion dans l’œuvre, conçue comme un dispositif dans lequel l’écoulement du temps et le rapport à l’espace sont des notions centrales. Première inversion visuelle : un papier peint aux teintes très vives, aux décors baroques et exubérants recouvre les murs. Ses motifs, fleurs et bouquets accrochés dessus, sont en relief, tandis que les moulures qui le cernent ne sont que dessinées au pinceau. Le jeu de trompe-l’œil se poursuit à travers les superpositions d’images qui le composent. Ainsi, les murs de la galerie deviennent-ils de successives surfaces que l’on traverse comme autant d’écrans.

Une exposition immersive conçue par Vincent Olinet

Tandis que l’on progresse dans l’exposition, avançant dans l’espace, on pénètre le décor, on rentre dans l’image de la même façon que l’on aborde une sculpture, par une seule de ses faces. Le dispositif conçu par Vincent Olinet exploite en effet la caractéristique de la sculpture qui veut qu’une de ces faces demeure toujours cachée, qu’il est impossible de la saisir entièrement d’un seul regard. Suivant le même modèle, l’exposition est construite selon deux points de vue, le parcours du retour révélant une autre perspective.

Vincent Olinet renoue avec les peintres flamands du XVIIe siècle

Des coupes de fruits, des verres et des vases présentés sur des socles dévoilent bientôt leur nature éphémère : jouant sur la proximité qui existe dans l’inconscient collectif entre le verre, le cristal et l’eau ou la glace, Vincent Olinet a réalisé ces contenants non Les vases, verres et carafes ne sont pas en verre mais en glace, de telle façon qu’ils fondent peu à peu sous nos yeux, pour ne laisser finalement qu’une tache de vin et quelques fruits, eux-mêmes voués à pourrir. Par ce contre-emploi, l’artiste s’inscrit dans la quête des maîtres flamands qui renvoyaient par leurs natures mortes la fuite du temps : ici, l’idée de disparition est poussée à son extrémité, les fleurs fanent, les fruits pourrissent, et la coupe elle-même disparaît. Des performances viendront ponctuer le temps de l’exposition : mardi 12 mars, à partir de 17h, dimanche 17 mars, à partir de 14h et samedi 23 mars, à partir de 14h.

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