ART | CRITIQUE

Vincent Lamouroux

PPhilippe Coubetergues
@12 Jan 2008

Vincent Lamouroux occupe entièrement l’espace inférieur du Crédac, par un étonnant faux plafond évidé, de structure modulaire et triangulaire, qui rappelle les structures spatiales minimalistes et les architectures des années 70, revisitées avec une connotation inattendue à la fiction.

Vincent Lamouroux occupe entièrement l’espace inférieur du Crédac, par une étonnante installation qu’il titre Grounded: un faux plafond évidé, de structure modulaire et triangulaire, en bois et métal, suspendu par des câbles, et ouverte — inachevée pourrait-on dire — dans une zone circulaire surmontée d’un cercle de néons blancs et faussement défaillants (qui s’allument et s’éteignent, tour à tour et de façon aléatoire), enfin, un monochrome noir, une bande de 1,80 mètre de large, (une hauteur d’homme) déroulée sur les quatre murs autour de la salle.

Cet aménagement de l’espace rappelle explicitement les structures spatiales minimalistes et les architectures des années 70 — notre univers en somme, rejoué dans une connotation inattendue à la fiction.

Ce faux plafond simule aussi un faux plancher. Suspendu à 2,50 mètres du sol (hauteur standard d’un niveau d’habitat), il reste encore un bel espace au dessus. Si bien qu’une étrange impression gagne le spectateur : celle d’être contraint à rester dessous, «bloqué au sol» pour faire référence au mot anglais «grounded» qui désigne entre autres les avions interdits de décollage sur le tarmac.

Cet assemblage (monochrome + grille + néon) peut être vu comme une sculpture, une maquette à échelle 1, plus que comme une installation. Et c’est en circulant librement dans ce prototype d’espace, que s’appréhende son potentiel fictionnel, sans aucun recours au théâtral. C’est un peu comme un décor de film en cours de construction : et à chacun de se faire le sien, après tout.

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