LIVRES

Vidya Gastaldon, Jean-Michel Wicker. Collaborations 1994-2001

Première monographie consacrée au couple français. Un amoncellement de fibres en forme de pompons, de filaments de laine, de tricots qui semblent doués d’une vie organique propre (entre l’oursin, l’algue et la méduse). Des compositions ludiques et étranges à la fois, qui jouent sur les matières et les couleurs.

— Éditeur : Jrp éditions, Genève
— Année : 2003
— Format : 16 x 21 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 71
— Langues : français, anglais, allemand
— ISBN : 2-940271-17-8
— Prix : non précisé

Objets de plaisir. À propos des œuvres de Vidya Gastaldon et Jean-Michel Wicker
par Jan Verwoert (extrait, p. 3)

Pensez positivement. Absolument. Je sais que c’est dur, mais c’est possible. Les Å“uvres de Vidya Gastaldon et Jean-Michel Wicker font la preuve de cette possibilité. Leur monde de pompons de laine, de perles, de fils et de formes organiques arrangées comme des coraux, des «Blobs» [Le «Blob» joue un rôle important dans le film Danger planétaire (1958, titre original : The Blob) de John Carpenter. Il s’agit d’une masse gélatineuse, d’origine extraterrestre, qui absorbe et digère tout sur son passage] ou des substances du fond des mers ou de l’espace, atteste remarquablement de l’existence de telles qualités «positives». Leurs objets paraissent emplis de joie. Ils témoignent en outre de plaisirs sensuels qu’ils évoquent de façon positiviste : tout ce qu’ils représentent est présent dans la matière même, dans la substance, le volume et la texture de la surface – dans les caractéristiques physiques, visuelles et tactiles des Å“uvres. Rien n’est invisible. Tout est disponible au regard et peut être touché, ici et maintenant. Cela signifie que l’œuvre est positive dans le sens le plus radical du terme. Rien ne manque du monde qu’elle révèle. Il y a ici un manque de manque. La plénitude prédomine. Certes, les Å“uvres sont aussi pleines de mémoires. Cependant, ces mémoires ne sont pas marquées de moments de manque ou de déficience. Mais cette mémoire semble être aussi physiquement présente dans la texture de l’œuvre qu’elle doit l’être dans les réseaux somatiques du tissu cérébral.

(Texte publié avec l’aimable autorisation de Jrp éditions)