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13 Fév - 15 Mar 2008
Vernissage le 13 Fév 2008

Le Vidéo K.01 présente trois vidéos de l’artiste britannique Rachel Reupke : Infrastructure (2002), Tignes (2005) et Now Wait for Last Year (2007) qui se situent quelque part entre cinéma, photographie et peinture.

Communiqué de presse Rachel Reupke
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Les vues panoramiques de paysages qu’elle manipule numériquement créent de fascinants tableaux aussi faux qu’irréels, marqués d’une grande tension visuelle. Les paysages, construits de façon méticuleuse et résultant d’un assemblage de scènes tournées et de clichés statiques, dépeignent des scènes d’un âge post-industriel. Les réseaux de transports, l’approvisionnement énergétique et l’industrie du loisir sont autant de sujets ayant été explorés avec un romantisme convenu, qui reconnaît les abus des modes de vie modernes. Ses vidéos présentent des panoramas minutieusement construits à l’aide de logiciels numériques afin d’atteindre une qualité hyper réelle. Perturbant notre regard en combinant le vocabulaire de l’imagerie fixe et de celle en mouvement, les paysages reconstruits interrogent à la fois la notion de création du paysage et les effets de la vie moderne sur la nature.
Parmi ses sources d’inspiration, Caspar David Friedrich  et Pieter Brueghel l’ancien  en peinture, Andreas Gursky en photographie : point de vue élevé, vaste panorama, figures humaines minuscules, distance par rapport au sujet, grande qualité plastique, se retrouvent dans le travail vidéo de Rachel Reupke. Le spectateur se trouve exclu de la scène qu’il contemple.
 
Fascinée par les effets spéciaux cinématographiques, elle trouve intéressant le fait que lorsque les techniques deviennent obsolètes, le spectateur ne se laisse plus duper. Les plans fixes, diffusés pendant 3 à 4 minutes laissent au spectateur le temps de scruter attentivement le paysage et remettre en cause l’image. Cette fixité, appuyée par l’absence de son, stabilise et irréalise à la fois les changements qu’elle met en scène. Les repères spatio-temporels sont ébranlés. Des détails comme des oiseaux arrêtés dans leurs vols confirment l’intervention de l’artiste :
« À l’époque où j’ai réalisé Infrastructure, j’étais fascinée (et c’est toujours le cas) par les effets spéciaux cinématographiques. Je ne m’intéresse pas uniquement aux derniers développements en CGI (Computer Generated Images, traduisez images de synthèse) mais à toute l’histoire du métier. À commencer par les premiers tournages de films, à l’époque où les fausses batailles navales américaines de la Guerre Civile étaient réalisées en studio à l’aide de réservoirs d’eau et de maquettes. Ce qu’il y a d’intéressant avec les techniques d’effets spéciaux c’est que lorsqu’elles deviennent obsolètes, le spectateur ne se laisse plus duper. Un effet qui autrefois était le résultat d’une main invisible ne l’est plus, à l’heure actuelle ; il devient un élément visible. C’est cette tension entre le visible et l’invisible que je souhaitais explorer dans Infrastructure.
En m’inspirant des films d’Alfred Hitchcock, notamment La mort aux trousses et Les Oiseaux (des films qui aujourd’hui me rappellent l’oeuvre d’un peintre), j’ai construit les images selon les mêmes principes techniques utilisés alors : une combinaison de photographies et de pellicule enregistrée en privilégiant un fini mat. Je me suis servie de ce qui pourrait être employé comme plan d’ensemble au Cinéma, avec une durée égale à 3 voire 4 secondes (chaque seconde représentant une part précieuse du budget), et je le diffuse à l’écran pendant 3 ou 4 minutes. Le spectateur peut ainsi réellement examiner et remettre en cause l’image».
Rachel Reupke, entretien réalisé et édité par la GalSonarOnLine (www.sonar.es), novembre 2005

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