ART | EXPO

Victor Brauner : Je suis le rêve, je suis l’inspiration

18 Sep - 10 Jan 2021
Vernissage le 18 Sep 2020

« Pour moi, peindre c’est la vie, la vraie vie, MA VIE... », dit l’épitaphe inscrite sur la tombe de l’artiste surréaliste Victor Brauner. C’est pourquoi la rétrospective que lui consacre le Musée d’Art moderne de Paris entremêle si intimement la biographie et l’œuvre du peintre. L’occasion de (re)découvrir un créateur qui n’a eu de cesse de représenter l’invisible.

Le peintre d’origine roumaine Victor Brauner (1903-1966) a été une figure incontournable du dadaïsme puis du surréalisme en France. Le Musée d’Art moderne de Paris lui consacre une rétrospective qui regroupe une centaine de ses peintures et dessins. Le parcours se divise en sept parties, qui retracent son œuvre en liaison avec sa biographie.

Victor Brauner, l’avant-garde de l’entre-deux-guerres

Né en Roumanie en 1903, Victor Brauner étudie la peinture à l’École des beaux-arts de Bucarest, avant d’en être renvoyé en raison de créations jugées scandaleuses. Tout au long des années 1920, il figure parmi les principaux artistes du mouvement dadaïste roumain, notamment grâce à sa « picto-poésie », à la limite de la peinture et de la littérature.

En 1930, il s’installe à Paris et rencontre les Surréalistes, en particulier André Breton qui organisera sa première exposition dans la capitale. Victor Brauner peint d’ailleurs en 1934 un portrait du chef de file du mouvement.

Durant cette période, il aborde le thème de l’œil sorti de son orbite, dans le cadre d’une réflexion plus large sur la vision de l’artiste. En tant que surréaliste, Victor Brauner ne se satisfait plus de représenter le monde extérieur ; il projette sur la toile un au-delà de ce que l’œil perçoit: un univers psychique interne ou bien une réalité à venir. C’est en tout cas ainsi que sera perçu a posteriori son Autoportrait à l’œil énucléé (1931), peint sept ans avant qu’il ne perde véritablement un Å“il suite à un accident.

Les cycles picturaux de Victor Brauner

Obligé de se cacher sous l’Occupation pour échapper aux persécutions nazies contre les Juifs, Victor Brauner retrouve sa liberté après la guerre. S’il participe encore à l’Exposition internationale surréaliste de 1947, il se détache par la suite du mouvement, jusqu’à en être exclu l’année suivante.

 Victor Brauner explore alors des styles picturaux différents, mais toujours en représentant sur la toile la réalité invisible du monde, y compris ses angoisses intérieures. Son œuvre traverse alors une succession de cycles, avec les séries « Onomatomanie », « Rétractés », puis « Mythologies et Fêtes des mères», souvent marquées par des influences telles que la psychanalyse ou la pensée sauvage.

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