ART | EXPO

Vergänglichkeit

17 Mar - 28 Avr 2007
Vernissage le 16 Mar 2007

L’exposition rassemble quatre artistes autour du concept de «Vergänglichkeit», qui traite du thème de l’éphémère et de la fugacité à travers des œuvres jouant, à différents niveaux, sur l’idée du temps, comme transitoire, changeant, éternel et répétitif.

Exposition Vergänglichkeit de Sonja Engelhardt, Alexander Gutke, Laurent Montaron, Mel O’Callaghan, Pernille Kapper Williams

Tinnitus de Laurent Montaron est un disque vinyle dont la fragilité a pour conséquence sa destruction au fur et à mesure des écoutes, le son s’altérant progressivement, presque comme un soulagement car cette autodestruction met fin à un son maladif qui se poursuit dans l’oreille après son écoute.

Dans Nine ways to say it’s over de l’artiste suédois Alexander Gutke, la notion d’éphémère, par opposition à l’éternel, n’existe que par rapport à sa fin programmée. Neuf photographies montrent le mot «fin» écrit dans différentes langues. A la fin de chaque film, ces fameuses lettre blanches sur fond noir arrivent souvent de manière plus ou moins soudaine à un moment-clé du film, celui où en quelques instants toute l’énigme est résolue, ou encore quand l’histoire bascule dans une nouvelle narration qui restera seulement imaginée, au delà de la «fin», laissant le spectateur suspendu dans le temps cinématographique qui s’arrête alors que notre propre projection continue. Cette idée de la fin d’une histoire renvoie bien entendu à l’idée de la mort, tout aussi prévisible.

La mort et la vanité de la vie sont présentes également dans l’œuvre de Sonja Engelhardt: une plaque de marbre noir dont la surface lisse est ponctuée d’altérations à l’image des tâches de naissance du corps de l’artiste. La plaque de marbre n’est pas sans rappeler les monuments funéraires qui, souvent à travers leurs matériaux durables, les inscriptions et autres signes relatifs au défunt, permettent de pérenniser d’une certaine manière une brève existence. Ainsi dans cette oeuvre, des marques personnelles sont gravées sur un matériau universel et quasi impérissable.

C’est aussi dans une volonté d’éterniser un événement éphémère que Pernille Kapper Williams rend hommage à l’artiste conceptuel disparu prématurément Bas Jan Ader en reprenant son inscription murale «Please dont leave me» que l’artiste danoise a reproduite ici au doigt sur un miroir embué. Mais une fois la buée partie, l’inscription devient invisible. Le spectateur doit souffler sur la surface de la glace pour maintenir en vie cette déclaration et voir disparaître sa propre image.

L’éphémère peut d’une certaine manière rejoindre le champ de l’éternel à travers la répétition au sein d’un mouvement cyclique, car si l’on considère que rien ne disparaît et que rien ne se crée ex-nihilo mais que tout n’est que transformation, on pourrait imaginer un événement non plus comme un point ponctuel dans la longue continuité du temps mais plutôt comme une phase d’un mouvement temporellement plus étendu.

Mel O’Callaghan présentera une installation d’un container rempli d’eau en constant changement d’état : le container gèle progressivement l’eau qui passe de l’état liquide à l’état solide puis vice-versa dans un éternel mouvement de recommencement, proche de certaines idées liées à la création et à la destruction de l’univers. Cette idée d’un temps cyclique est reprise par Melancholia de Laurent Montaron qui est un space-echo silencieux encastré dans le mur qui visualise de manière graphique et schématique cette temporalité.

Article sur l’exposition
Nous vous invitons à lire l’article rédigé par Simon Peker sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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