PHOTO | CRITIQUE

Václav Stratil

PMuriel Denet
@12 Jan 2008

De vampire songeur en ecclésiastique improbable, l’artiste se métamorphose dans une prolifération d’apparences, qui sont autant de façades d’un univers mental visiblement introverti.

Les autoportraits présentés à l’Atelier du Centre national de la Photogrpahie sont extraits, pour la plupart, d’une série intitulée Reaholni Patient. Titre qui corrobore l’impression immédiate de douce folie qu’exhalent les images. De vampire songeur en ecclésiastique improbable, le patient — l’artiste — se métamorphose, tel un caméléon incolore, dans une prolifération d’apparences, qui sont autant de façades d’un univers mental visiblement introverti.
En témoignent les yeux clos, ou occultés par divers objets, autant que les regards hallucinés, perdus dans un hors champ aveugle. L’ouverture au monde s’effectue précisément dans le déploiement de cet autoportrait photographique, fragmenté et multiple, seul à même de retenir les moments d’un tâtonnement inlassable, dans une quête d’identité impossible.

Ces portraits, obtenus par fort agrandissement de photographies originairement en format dit « d’identité », portent poussières et rayures comme les stigmates de cette exacerbation et de ce détournement subversif de la norme administrative, réductrice de l’individu. Václav Stratil s’inscrit ainsi dans la lignée d’un art tchèque dissident, et déviant.

Un portrait plus récent laisse entrevoir une approche renouvelée. Au grand jour, libre, et en couleur, Stratil, en punk déjanté, fume au soleil, les mains aseptiquement protégées de gants jetables de chirurgien. Pour quelles nouvelles opérations plastiques ?

— Photoperformance, 1990. Photo noir et blanc, cadre doré.
— Reaholni Pacient, 1991-1994. Série de 10 photos noir et blanc.
— 7, 2001. Photo couleur.

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