LIVRES

Urs Fischer

Artisanat artistique. Va-et-vient entre des photos d’œuvres de l’artiste et des textes théoriques ou anecdotiques. Un point commun : le mobilier, objet de toutes les attentions. Chaises et tables, en carton, en bois, en matériaux hétéroclites, avec leur ombre peinte, recouvertes de pigments, à colorier… se déclinent sans fin.

— Éditeur : Centre Pompidou, Paris
— Collection : Espace 315
— Année : 2004
— Format : 17 x 22 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 80
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-84426-238-4
— Prix : 18 €

Lire l’article sur l’exposition de l’artiste au Centre Pompidou (10 mars-10 mai 2004)

Tuer le temps : portrait d’une pratique d’atelier
par Alison M. Gingeras (extrait, p. 6)

Le temps sédentaire passé dans l’atelier fournit à Fischer les formes et les premiers thèmes de son travail de sculpture. Les tables, les chaises et les autres types de meubles qui apparaissent dans ses oeuvres ne témoignent pas spécifiquement de la question de la «domesticité» ou de la «fonctionnalité». Son «quotidien» n’est pas un quotidien théorique. La lutte avec le train-train et l’ennui, est ce que Fischer contemple chaque jour dans son studio et qu’il traduit à l’occasion dans des œuvres achevées. Le mobilier est devenu un véhicule parfait de l’inspiration, non seulement en raison de sa présence dans son proche environnement, mais aussi pour son évidente qualité anthropomorphique. La simple structure d’une table ou d’une chaise est pour lui un simulacre efficace quoique humoristique de la morphologie humaine, sans qu’il n’ait à se soucier de son réalisme. À la manière d’une troupe de Method Actors qui se seraient plongés dans l’étude de la condition humaine, les chaises de Fischer semblent jouer le répertoire complet des émotions et des impulsions qui traversent son esprit tandis qu’il tue le temps dans son atelier.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Centre Pompidou)

L’artiste
Urs Fischer est né en 1973 à Zurich. Il vit et travaille entre Los Angeles, Zurich et Berlin.

L’auteur
Alison M. Gingeras est conservatrice au musée national d’Art moderne – Centre Pompidou à Paris.