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Up and down and in the end it’s only round and round and round

12 Jan - 23 Fév 2008

«Up and down and in  the end it’s only round and round and round», le titre extrait de l’album Dark side of the moon du groupe Pink Floyd, résonne comme une invitation à modifier notre façon de percevoir l’espace et le temps.

Julien Discrit
Up and down and in  the end it’s only round and round and round


Julien Discrit utilise différents procédés techniques pour créer une expérience de l’image. Elle est à la fois projetée, révélée, latente ou rémanente et produit une perte de repères interpelant le regard. Comme un ensemble de visions, les pièces proposent ainsi une déambulation entre réel et irréel. L’imaginaire apportant ce flottement, cette fragilité aux oeuvres qui existent ici à la limite du perceptible.

Liste des oeuvres présentées :

Diagrammes (première partie)
Le texte intitulé Diagrammes (première partie) est le récit d’un rêve fait par l’artiste, il y a maintenant plusieurs années. Au-delà de son caractère scénaristique, il constitue ici une véritable introduction à l’exposition et  place celle-ci sous le signe de la rêverie. L’histoire complexe de Diagrammes est aussi le point de départ de futurs projets, ainsi que l’origine de la photographie intitulée Sophia.

Sophia
Le portrait énigmatique de Sophia est la première œuvre extraite du rêve intitulé Diagrammes. Objet d’une quête obsessionnelle à travers les lieux et les époques, son  image est ici projetée sur un large mur. Le visage de la jeune femme qui a tout d’un portrait en clair-obscur de la Renaissance se détache de la surface comme une apparition fantomatique et mystérieuse.

Sans titre
Ces frottages sont les tout premiers d’une série qui se constituera au fil du temps. Envisagée comme une collecte autant qu’une collection, ces dessins viennent mettre à jour les dates laissées par des anonymes comme trace tangible de leur passage. Que ce soit sur les murs des monuments, sur du bitume ou des façades, toutes ces dates révélées et mises en commun par l’artiste sont autant de liens invisibles entre différents lieux et différents temps.
Une façon de les rendre contemporains.

Where there were eyes there’s only space
De cette installation sonore aux accents minimalistes on retiendra surtout ces voix surgissant d’une mystérieuse boite blanche posée au sol. Elles énumèrent, sans discontinuer, d’obscures séries de chiffres, posées sur un bruit de fond radiophonique. Ces messages enregistrés, dont les destinataires sont aussi mystérieux que les expéditeurs, sont régulièrement émis sur les ondes courtes du monde entier, depuis les années 40. Ces « numbers stations » -dont la présence renvoie également à une absence- sont ici diffusées et mises en scène, en écho aux frottages de la série Sans titre.

What is not visible is not invisible
L’installation se présente sous la forme d’une inscription murale. D’abord invisible, comme une image latente, la phrase n’apparait qu’au passage d’un visiteur, révélée par une lumière ultraviolet. Elle souligne ainsi le fait que pour montrer l’invisible, on doit paradoxalement le rendre visible.

Up and down and in the end it’s only round and round and round
(Mississippi)
Constituée de 22 mètres linéaires de tiges en plexiglas, l’installation Up and down and in the end it’s only round and round and round est une représentation miniature du mississippi et de ses principaux affluents. Flottant entre deux eaux, l’ensemble des cours d’eau dessine un vaste réseau transparent à la fois abstrait et ordonné. En écho à l’œuvre Inframin- ce (Mont-Blanc), cette installation « géographique » offre ici le privilège d’un point de vue habituellement impossible, à 360°.

Afterglow

Il y a 150 millions d’années, un plésiosaure s’éteint au fond de la mer qui recouvre alors les déserts de l’actuelle Australie. En 1989, un couple de prospecteurs découvrent une partie de son squelette entièrement opalisé et lui donne le nom de Pandora. Cette lente transformation de la matière organique en minéral est reprise ici sous la forme d’une dent, résidu d’un squelette fictif. Le processus de décomposition est plutôt envisagé comme une recomposition ; celle de la matière fondamentale qui constitue chaque être vivant.

Slow Light
La projection diapo Slow light égrène et décompose, au fil de 80 diapositives, les mouvements quasi chorégraphiques de deux judokas. Photographiées à partir d’un film noir et blanc de 1910, les diapositives nous montrent donc Jigoro Kano et son disciple effectuer différents mouvements appelés katas. La succession rythmée des images lumineuses est lentement restituée par le support même de la projection ; un écran phosphorescent. L’image projetée et l’image rémanente, comme le spectre des mouvements passés, se superposent  alors  dans un déroulement temporel troublant.

critique

Julien Discrit. Up and Down and in the End it’s Only Round and Round and Round

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