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05 Déc - 11 Jan 2014
Vernissage le 05 Déc 2013

La pratique de Jean-Philippe Pernot se consacre à l'étude de la tension qui se crée lorsqu'une vie humaine est mise au diapason de sa condition mortelle. Ses Vanités noires et blanches font écho au classique Momento Mori en présentant des natures mortes toujours composées autour d'un crâne central.

Jean-Philippe Pernot
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Cette exposition monographique du photographe et réalisateur Jean-Philippe Pernot, regroupe cinquante photographies en petit format sur le thème des Vanités.

La pratique de Jean-Philippe Pernot se consacre à l’étude de la tension qui se crée lorsqu’une vie humaine est mise au diapason de sa condition mortelle. Ses Vanités noires et blanches font écho au classique Momento Mori en présentant des natures mortes toujours composées autour d’un crâne central rappelant les travaux d’artistes tels que Pieter Claesz.

L’exposition se concentre sur la double étude de l’origine historique des vanités ainsi que ses répercussions contemporaines. Realisée à Wall Street, la série Les Poupées mélange la notion de mort avec les ornements de la vie matérielle d’aujourd’hui. Ici les poupées — trouvées abandonnées sur les marchés aux puces et brocanteurs de Paris — errent en lingerie et talons hauts dans les rues de la capitale financière américaine, leurs têtes remplacées par des crânes d’oiseaux. Ces assemblages référencent et réinventent à la fois les anciennes divinités et associant hypersexualité et symboles écrasants du patriotisme et du capitalisme.

Marqué par crevasses et fissures, le crâne humain au centre des Vanités exprime la nature transitoire de la forme humaine et, par extension, celle de l’artiste lui-même. L’idée est d’ ’ailleurs renforcée par le médium lui-même: en utilisant un appareil datant de 1860 et en plaçant ses sujets sur de sombres fonds diffus, Jean-Philippe Pernot capture le temps qui passe, l’instant qui ne se reproduira plus. Ainsi ses photographies soulignent la fugacité du temps, et avec lui, la présence de la mort.

Pour Jean-Philippe Pernot, la conscience de la mort n’est pas un problème. Elle définit le rôle de l’artiste comme passeur et successeur des réflexions entamées par ses prédécesseurs. Inspiré par Les Phares de Baudelaire, Jean-Philippe Pernot perçoit la production artistique comme l’exploration des travaux de philosophes, artistes, et écrivains. Suivant en cela les thèses des aphorismes de Nietszche, Jean-Philippe Pernot considère toute tentative de dépassement de la mort comme «vanité». Plutôt que de rechercher la créativité à tout prix, cette compréhension de la mort permet à Jean-Philippe Pernot — comme l’a exprimé Nietszche — de connaître «tous les attributs microscopiques de l’âme», et ainsi de «maîtriser le miniature.»

Les Å“uvres de la série Les Apparitions expriment l’aspect anti-éthique de la vie. Capturés en utilisant des temps d’expositions longs, les corps pâles émergent de fonds sombres, comme de simples formes ondulantes et floues. Cette démonstration du mouvement marque un contraste fort avec l’immobilisme des vanités qui imprime un sens presque viscéral de vie. La chair souple des mannequins contraste fortement avec les crânes inertes; les mouvements gracieux et féminins — expression de sensualité et de natalité — rendent d’ ’autant plus complexe et précieux la proximité avec la mort.

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