DANSE | SPECTACLE

Until Our Hearts Stop, Festival de Marseille 2017

05 Juil - 05 Juil 2017

Lors du «Festival de Marseille», la Friche Belle de Mai présente Until our Hearts Stop de Meg Stuart, un spectacle soulignant la puissance des sensations et la manière dont nous percevons la présence des autres.

Pièce pour six danseurs et trois musiciens créée en 2015, Until our Hearts Stop se révèle être d’abord une nouvelle étape du travail chorégraphique de Meg Stuart. Si celle-ci s’efforce depuis plus de vingt ans de décrire l’écart et le rapport entre les sensations physiques et leur compréhension, Until Our Hearts Stop privilégie au contraire le contact physique entre danseurs. Les sensations et les différentes formes du désir sont les objets premier du spectacle de Meg Stuart.

Until Our Hearts Stop : le primat des sensations

Dans Until our Hearts Stop, Meg Stuart continue à faire de la danse une expérience dans laquelle sont engagés à la fois interprètes et spectateurs, ces derniers pouvant jouer un rôle déterminant. Ainsi des pièces telles Highway 101, All Together Now ou Sketches/Notebook, invitaient les spectateurs à faire face aux particularités de la condition humaine, suscitant parfois et confusion.

Highway 101 se déroulait ainsi dans un immeuble où le public se trouvait soumis aux assauts verbaux inattendus des interprètes. Que faire alors en pareil cas ? Comment doit-on se comporter ? Pièce au titre suggestif, All Together Now pressait les spectateurs de se rassembler dans un espace aux dimensions restreintes alors même qu’une voix exprimait son dégoût des odeurs corporelles qu’une inévitable promiscuiténe manquait pas de produire.

Until Our Hearts Stop : présence des autres

Obéissant infailliblement à la même intention, Meg Stuart tient à poursuivre cette même expérience de la proximité et de la promiscuité des corps. Pourquoi sommes-nous réticents lorsque la présence des autres se fait toute proche ? Au contraire, pourquoi voulons-nous parfois rechercher une telle présence et souhaiter ensuite nous en éloigner ? Dans quelle mesure pouvons-nous tolérer les autres ?

Until Our Hearts Stop prolonge ces questions sous une forme radicale. Car Meg Stuart entend rendre évident le rôle essentiel, juge-t-elle, de la peau comme surface de contact, celle-ci mettant chacun en rapport avec les autres et le monde : «Jʼai toute une histoire avec le contact. Cʼest par-là que jʼai commencé la danse et cʼest incroyable de voir les gens sʼengager dans du contact improvisation. Cʼest une très belle façon de rencontrer un inconnu et de partager sa forme corporelle (…) La peau respire, elle fait partie de lʼidentité, elle fait partie de ce que nous partageons. Cʼest ce quʼil y a de plus intime — partager lʼespace de sa peau avec autrui. Cʼest une façon dʼinsister sur le fait que nous sommes tous reliés, nous ne faisons quʼun : nous remontons jusquʼau premier moment chaotique du sans-forme, avant les séparations entre les êtres, avant les égos, les exigences et la manipulation.»

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