ART | EVENEMENT

Unrestored

01 Juil - 17 Sep 2005
Vernissage le 30 Juin 2005

Une installation comme lieu de contemplation. Le sol de la nouvelle salle d’exposition, construite par l’artiste, est transformé en un lac dont la profondeur n’est pas visible. Le spectateur est invité à s’aventurer dans les eaux noires de ce lieu étrange et relativement inaccessible. Les murs sont habillés de tableaux dans le style de la renaissance, accrochés à l’envers. Une oeuvre qui retourne les certitudes.

Communiqué de presse

Richard Purdy

Unrestored

Richard Purdy est un être diabolique qui prend un malin plaisir à retourner les certitudes. Cela fait en effet trente ans que l’artiste élabore une œuvre dont l’un des paradigmes est l’inversion. Déjà, il avait imaginé un cataclysme au cours duquel les terres et les océans auraient échangé leurs places, entraînant, comme on l’imagine, de profonds bouleversements pour l’humanité. Et puis il y a cette maladie inventée, la « Progeria longaevus » : ceux qui en sont atteints n’en finissent pas de vivre, attendant la mort comme une délivrance. Cette œuvre passionnante adopte des formes très diverses : photographies, installations, sculptures… et livres. Car Purdy est aussi écrivain.

Au Centre culturel canadien, Richard Purdy nous invite à expérimenter Unrestored (dérestauré), une installation mettant en scène un lieu de contemplation. L’artiste reconstruit, dans la galerie du Centre, une seconde salle d’exposition dont le sol est transformé en un lac dont on ne parviendra jamais à mesurer la profondeur. Le spectateur est invité à s’aventurer dans les eaux noires de ce lieu étrange et relativement inaccessible, tandis qu’aux murs, des tableaux d’apparence ancienne – des paysages, des scènes mythologiques, des portraits réalisés dans le style de la Renaissance italienne – sont accrochés tête en bas. Ces tableaux, peints aujourd’hui, sont « dérestaurés », c’est-à-dire qu’ils ont été vieillis par différents procédés afin d’acquérir la patine du temps. Celui qui veut les regarder peut rétablir le sens de lecture par une contorsion quelque peu inconfortable ou contempler les reflets des oeuvres dans l’eau. Avec ces inversions, nous ne savons plus très bien où nous en sommes. L’espace est retourné et le temps, par le biais de la dérestauration, semble lui aussi désormais s’écouler à l’envers. Jusqu’où allons nous en remonter le cours ?


Publication
A l’occasion de l’exposition, un catalogue est édité dans la collection Esplanade du Centre culturel canadien. Textes de Richard Leydier et de Richard Purdy. Disponible en juillet 2005.

AUTRES EVENEMENTS ART