ART | EXPO

Unités élémentaires

06 Avr - 29 Avr 2007
Vernissage le 05 Avr 2007

Bernadette Genée et Alain Le Borgne travaillent en lien direct avec des univers professionnels en apparence éloignés du monde de l’art, et s’intéressent notamment, depuis 1998, aux codes et usages des milieux militaires. Au Palais de Tokyo, cette relation au monde militaire est mise en scène dans trois espaces d’expositions distincts.

Bernadette Genée et Alain Le Borgne 
Unités élémentaires

Depuis 1993, Bernadette Genée et Alain Le Borgne travaillent en lien direct avec des univers professionnels en apparence éloignés du monde de l’art. Les échanges qu’ils établissent avec le monde du cirque, de l’industrie textile, des comices agricoles ou même du Vatican aboutissent à une production artistique variée (installations, objets, photographies, vidéos, œuvres sonores, performances, tableaux vivants, livres, ou expositions).

En 1998, les artistes se sont intéressés aux codes et usages des milieux militaires. Plusieurs années durant, ils ont établi de nombreux liens avec diverses personnes de l’Armée de Terre, de la Légion Étrangère ou de l’Hôtel National des Invalides : de nombreuses histoires se sont tissées entre les lieux, les objets et les mémoires. Divers documents, arrangements et images en témoignent sous la forme de représentations imprévues qui énoncent l’ambivalence de leur statut à la fois réel et symbolique.

Au Palais de Tokyo, cette relation au monde militaire est mise en scène dans trois espaces d’expositions distincts. Dans l’espace central, une Unité de Traitement de Linge en Campagne (UTLC), installée par le service d’information et de communication de l’Armée de Terre, pose la question de son sens face aux objets d’art présents par ailleurs au Palais de Tokyo. Bien que cette machinerie de campagne soit un matériel logistique de l’armée, elle partage avec l’art un travail sur l’image, chargée de maintenir les fonctions de représentation élémentaire de l’individu vis-à-vis de lui-même et du groupe auquel il appartient.

Dans un deuxième espace est présenté Couvre-chefs, un ensemble de soixante-dix photographies de képis retournés. Les effets personnels des militaires qui y sont cachés dévoilent leur intimité et l’envers de leurs relations entre identité personnelle et unité collective. L’arrangement d’images fait apparaître de petits théâtres intimes et personnels comme une pensée suspendue au-dessus de leurs têtes, un défilé intérieur.

Le troisième espace présente un corpus de films militaires et de vidéos réalisées par les artistes. Aubade, Sortilèges et Je crèche derrière le musée, tournées avec la participation de la Légion Etrangère, évoquent chansons, poèmes et crèches de Noël. Simultanément, la programmation de films extraits des archives de l’ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense), sélectionnés par les artistes, présente des militaires pratiquant des activités parallèles, par nature étrangères au combat. Apparaissent, en marge des guerres, des occupations qui relèvent de la culture et de la vie des hommes, en rupture avec ce que l’on imagine être leurs missions habituelles.

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