DANSE | SPECTACLE

Une Introduction

14 Déc - 15 Déc 2011

En écho à l’exposition Danser sa vie, Les Spectacles vivants du Centre Pompidou programment Une introduction d’Olga de Soto (2010). Un retour sur l’œuvre majeure de Kurt Joos, La Table Verte, à partir duquel la chorégraphe fonde une réflexion sur la mémoire et l’histoire en danse, mais aussi sur les enjeux politiques de toute création artistique.

Olga de Soto
Une introduction

Olga de Soto poursuit avec Une introduction son vaste projet de création dont les vecteurs principaux sont l’histoire de la danse et la perception, en posant aujourd’hui son regard sur l’œuvre mythique de Kurt Jooss, La Table Verte. Œuvre essentielle dans l’histoire de la danse par les sujets qui y sont abordés: la montée du fascisme et la guerre.
Durant le chemin parcouru, certaines questions ont commencé à se dessiner. Des questions sur lesquelles elle s’interroge aujourd’hui: quelles traces restent dans la mémoire de ceux qui ont réalisé un spectacle il y a longtemps ou de ceux qui, par leur travail, permettent qu’il continue d’exister aujourd’hui? En quoi consiste le travail de transmission? Qu’est-ce qu’être interprète? Quels sont la place et le rôle des interprètes dans l’histoire de la danse? Comment évolue une œuvre au sein de sa propre histoire ? Et au sein de l’Histoire? Quel est l’impact d’une œuvre politiquement engagée dans la mémoire d’un public? Avec Une Introduction, Olga de Soto présente le premier des deux volets dans lesquels se divise ce projet. Un moment d’ouverture et de proximité destiné à accorder autant d’importance au partage du processus de création avec le spectateur qu’à l’aboutissement de l’œuvre. Et c’est dans ce désir de partage qu’elle œuvre tout au long du spectacle, retraçant un processus de travail complexe, truffé de questionnements et de développements, de pistes esquissées et suivies lors d’un travail de documentation qui tient parfois de la vraie enquête. Des trouvailles inespérées, glanées tout au long d’un travail dramaturgique riche et œuvrant vers une mémoire collective touchante que l’on ne remémorera jamais assez.

Olga de Soto
Olga de Soto, chorégraphe et interprète chorégraphique, née en Espagne, est établie à Bruxelles depuis 1990. Après une formation en danse classique, danse contemporaine et solfège dans son pays natal, à l’Ecole Supérieur de Musique et danse, et au Conservatoire Supérieur de Musique de Valence et à Madrid, Olga de Soto s’est formée au sein de la prestigieuse école du CNDC d’Angers, alors dirigé par Michel Reilhac. En tant qu’interprète chorégraphique, elle a travaillé avec Michèle Anne de Mey, dans les spectacles Trois danses hongroises de Brahms, Sinfonia Eroica et Châteaux en Espagne ; Pierre Droulers, dans le spectacle Comme si on était leurs petits poucets et dans le projet Thé dansant, développé à Plateau – Bruxelles ; Claudio Bernardo, pour la création de Dilatatio ; Felix Ruckert, dans le spectacle Hautnah !… Elle a fait partie des artistes invités dans le cadre du projet de Meg Stuart Crash Landing @ Leuven.

Ces dernières années, elle a travaillé avec Boris Charmatz, dans le spectacle Con forts fleuve et avec Jérôme Bel durant plus de cinq ans, en tant qu’assistante et performer dans le spectacle The Show Must Go On, présenté dans des nombreux pays à travers le monde.
Elle débute son travail de création, axé sur la recherche et l’écriture chorégraphiques, en 1992, avec la création du solo Patios, réalisé à partir de l’analyse de quatre études pour piano de Claude Debussy, présenté en première partie au Festival Bellone-Brigittines à Bruxelles, avant d’être programmé dans divers pays européens. Un an après, Olga crée son deuxième solo, I believe that if I act… (…upon the dimension of time it will be difficult to find myself at the place where I am expected to be), en Norvège.
En 1995, elle commence à explorer d’autres formes et formats, et créé le spectacle A destiempo (au Bergen Internasjonale Teater, en Norvège) et l’installation Sueño (pour el Parque Güell de Barcelone).
Une partie de son travail de recherche et d’écriture a été réalisé en dialogue avec l’étude d’œuvres musicales de compositeurs contemporains, tels que Salvatore Sciarrino, Michael Jarrell, Kaija Saariaho, Stefano Scodanibbio, Frederic Rzewski, Denis Pousseur, etc., en collaborant durant plusieurs années avec l’IRCAM, à Paris. En 1996, elle crée le duo Winnsboro Cotton Mill Blues, au Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse.
En 1997, le solo Murmures, au Festival de la Nouvelle danse d’Uzès ainsi que les duos Strumentale, au Teatro Nacional de las Artes, Mexico DF, et Seuls bruits des corps entre eux, qui sera présenté accompagné des trois pièces précédentes regroupées sous le titre de Paumes, une suite de pièces courtes qui exploraient différents rapports à la musique contemporaine, présenté en première en 1997, au Théâtre de la Balsamine, à Bruxelles.
En 1999 elle créé anarborescences, au Théâtre de la Cité Internationale, à Paris ; en 2001 Eclats mats, au Centre Pompidou ; en 2004, INCORPORER, au Centre Pompidou, premier solo accompagné d’une suite de quatre solos ; histoire(s), créé au Kunstenfestivaldesarts, à Bruxelles, en 2004.
Cette année-là, elle débute le projet de création d’une suite de solos accompagnés qui s’étalera sur cinq ans et verra la création de INCORPORER ce qui reste (solos accompagnés #1 et #2) au Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort, en 2006, INCORPORER ce qui reste ici au cœur (solos accompagnés #1, #2) au Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort, en 2006, INCORPORER ce qui reste ici au coeur (solos accompagnés #1, #2 et #3), en 2007 dans la Biennale Charleroi / Danses 07, à Bruxelles, et INCORPORER ce qui reste ici au dans mon coeur, au Centre Pompidou, à Paris, en 2009.
En 2010, elle crée Une Introduction au Festival Tanz Im August, à Berlin.
Depuis une dizaine d’années, le travail qu’Olga développe se concentre sur le thème de ”la mémoire” et se présente sous deux axes: le premier se focalise sur l’étude de la mémoire corporelle, présente dans des pièces telles que Murmures, Eclats mats ou la suite de solos accompagnés INCORPORER ce qui reste ici au dans mon coeur, et le deuxième se concentre sur la mémoire perceptive, celle des spectateurs, notamment dans le spectacle histoire(s), ainsi que celles des danseurs en plus de celle des spectateurs, dans son projet actuel.
Olga de Soto est artiste en résidence aux Halles de Schaerbeek, à Bruxelles, et en résidence administrative à La Raffinerie–Charleroi / Danses / Centre Chorégraphique de la Communauté française de Belgique.

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