DANSE

Turba

03 Fév - 07 Fév 2009

Turba, par sa force dramatique et resserrée, une heure à peine, offre l’inconfort d’un voyage lointain au plus profond de nous-mêmes.

Communiqué de presse
Maguy Marin
Turba

Horaire : 20h30
Pièce pour 11 danseurs

— Conception et réalisation : Maguy Marin et Denis Mariotte

La scène comme théâtre du monde, telle est la vision imparable qu’offre Turba à notre regard. On y croise des acteurs à toute allure, le costume à peine attaché dans le dos, la perruque en déséquilibre, des hallebardiers en coup de vent, une guitariste improvisée et des jeunes filles en fleur. Turba signifie la multitude, la confusion et le tumulte. Rien ne manque sur le plateau, encombré d’une fontaine artificielle ou de tables. De cet opéra des corps, visuellement splendide, ressort une humanité enivrée des mots de Lucrèce, extraits de De natura rerum (De la nature des choses) déclamés ici en latin, français, allemand, polonais, italien ou espagnol. Cette langue, conjuguée ainsi au pluriel, est le souffle continu de Turba. « Lucrèce, dit Maguy Marin, ne cesse de rappeler que la nature est une somme infinie dont les éléments ne s’additionnent pas pour former un tout. Affirmation du multiple et du divers, c’est une puissance au nom de laquelle les choses existent une à une sans possibilité d’unification qui l’exprimerait tout entière. »

Maguy Marin et son complice Denis Mariotte, compositeur, après le choc salutaire provoqué par Umwelt, reprennent leur ouvrage à quatre mains. Turba, par sa force dramatique et resserrée, une heure à peine, offre l’inconfort d’un voyage lointain au plus profond de nous-mêmes. Jusque dans son final où les arbres laissent la place à des couronnes mortuaires. Pourtant au sortir de Turba, œuvre-manifeste, on se sent incroyablement vivant. Rares sont de tels spectacles.

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