ART | EXPO

Tu me feras plaisir

10 Oct - 07 Nov 2009
Vernissage le 10 Oct 2009

Jean-Luc Blanc livre ici une sélection de peintures et de dessins réalisés entre 1986 et 2009, dont l’imagerie emprunte principalement au cinéma sans pour autant reproduire des images tirées directement des films. L'artiste s’approprie des cadrages, des visages ou des scènes qui constituent son univers personnel.

Communiqué de presse
Jean-Luc Blanc
Tu me feras plaisir

Pour sa nouvelle exposition personnelle à la galerie Art: concept, Jean-Luc Blanc livre une sélection de peintures et de dessins réalisés entre 1986 et 2009. Le titre de l’exposition, «Tu me feras plaisir/ Toto Le Momô», fonctionne comme une injonction biblique, un commandement inversé. Les œuvres ont été organisées en deux sections, le visiteur pénètre d’abord dans une salle de moyens et grands portraits parmi lesquels celui de Mia Farrow ou celui de Debbie Harris. 

Dans la seconde salle, l’artiste a choisi d’opérer par un dispositif frontal unique: un seul mur sur lequel il présente un all-over de dessins disposés en damier. La lecture peut alors se faire de multiples façons: horizontalement, verticalement ou en diagonale. Le mur devient alors l’équivalent d’un livre ouvert, éclaté. L’imagerie de Jean-Luc Blanc emprunte principalement au cinéma sans pour autant reproduire des images tirées directement des films.

L’artiste s’approprie des cadrages, des visages ou des scènes qui constituent son univers personnel. En parallèle à ce travail inspiré du «cinéfils» qu’il est, Dad is dead, Jean-Luc Blanc réalise des dessins à partir de petits objets ou figurines qu’il assemble telles de petites dramaturgies. Ainsi, il superpose de façon incongrue des personnages ou des scènes dont les gestes et les actions dépeintes deviennent, par association d’idées, surréalistes. Jean-Luc Blanc navigue dans une panoplie de genres étendue. Loin d’être une simple galerie de portraits dédiée aux stars du cinéma, cette collection de dessins puise aussi bien dans le registre de la scène de genre, l’éternel masculin-féminin, que dans un registre d’images proches du cartoon ou du comic book.  

Entre les deux salles, comme pour assurer la transition, le dessin Which one the First (2008), représente le double portrait de Georges Eastman Kodak révélant le polaroïd de son propre portrait. Cette oeuvre est singulière dans la production de Jean-Luc Blanc: contrairement à la plupart de ses œuvres, elle porte un titre. La rhétorique de l’image fonctionne ici comme une auto-critique et synthèse de la pratique de l’artiste. 

L’effet d’arrêt sur image est mis en abîme par l’instantané que l’homme est en train de révéler. Partant de l’image originale, document historique à fort impact publicitaire, Jean-Luc Blanc choisit le dessin pour figer ou suspendre à nouveau le sujet. Le dessin, médium manuel, vient ici questionner la permanence et l’exactitude de la reproductibilité photographique. Le double proposé par l’artiste n’en est pas réellement un, de même qu’un tirage photographique n’est jamais strictement identique au précédent.

Un léger changement de réglages techniques ou des imperfections de papier suffisent à changer l’image. Jean-Luc Blanc confronte sa pratique manuelle à la photographie, qui malgré l’absence de la main de l’homme demeure imparfaite. C’est par le biais d’une métaphore iconographique que l’artiste aborde la quête d’absolu par l’image. Cependant, cette quête s’annonce comme un pied de nez à l’image originelle, au voile de «Veronica», littéralement à la «vraie icône du Christ». 

critique

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