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Trouble n° 5

Revue privilégiant le travail de lecture, de réflexion, d’analyse et d’écriture, en dehors de toute actualité artistique, et proposant des textes inédits ou oubliés. Avec des contributions de Vincent Pécoil, Boris Achour, Franck Scurti, Gilles Barbier… où se télescopent La Mort aux trousses, Jackass, la Coccinelle de Disney, Alain Séchas…

— Comité de rédaction : Boris Achour, Claire Jacquet, François Piron, Émilie Renard
— Éditeur : Trouble, Paris
— Parution : printemps-été 2005
— Format : 14 x 20,50 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Pages : 170
— Langue : français
— ISSN : 1632-0905
— Prix : 10 €

Présentation

Cadavre Exquis ? Il existe une dimension politique du dialogue entre les choses, de la mise en relation. Trouble n° 5 propose des liens hypertextes, hyperanecdotiques, hypersouterrains ou hypersensibles, et convoque des auteurs qui créent ou analysent des correspondances.

Fictions ? Partant d’une réplique d’un film d’Hitchcock, Vincent Pécoil offre une vision manifeste de son rapport personnel à l’art à travers l’examen d’une question on ne peut plus brutale mais essentielle : « À quoi sert l’art ? » À survivre ? En ce cas, les artistes super-héros-experts-spécialistes de la Dream Team imaginée par Boris Achour pourrait représenter le casting de l’exposition idéale. Objectif : sauver le monde.

Urbanisme ? À partir d’une analyse précise et informée du phénomène du skate-board, Raphaël Zarka en éclaire certains enjeux esthétiques : la glisse comme sensation de vertige et l’espace public commun comme terrain de jeu. Une occasion d’observer les mutations fonctionnelles du mobilier urbain, qui renvoie au texte de Walead Beshty analysant, à partir d’Ed Ruscha, les liens entre la ville fantôme — décor vidé de présence humaine — et la propagation dans la fiction et dans l’espace politique d’une vision apocalyptique du monde.

Gestes ? Dans sa subjective histoire de la performance et du body art en 20 minutes, Guillaume Désanges, en évacuant les ancrages historique, politique, social voire même artistique de ces mouvements, les réduit à une histoire de gestes simples, indexables en tant que tels et possiblement actualisables par un comédien. Un jeu de mime que l’on pourrait retrouver, certes de manière moins consciente, chez les membres du collectif télévisuel Jackass, dont Émilie Renard nous propose une analyse depuis le champ de l’art, en éprouvant les possibilités et les limites de l’application d’un propos critique à des objets non-artistiques.

Production ? Opérant un parallèle entre les idéaux de l’art et ceux de la Nouvelle Gauche américaine, Chris Gilbert discute un nouveau statut de l’objet libéré et humanisé au XXe siècle, avec comme fil conducteur (ou plutôt véhicule) la Coccinelle de Disney. Des mutations dans les modes de travail et de pensée agissant sur les formes de la production, qu’elle soit industrielle ou artistique, comme le prouve en actes l’artiste Gilles Barbier en dévoilant oralement un système de pensée complexe mais logiquement structuré qui fonde son propre travail.

Écritures ? Endossant le rôle du critique d’art, l’artiste Franck Scurti analyse son propre intérêt pour le travail d’un autre artiste (Alain Séchas), où transparaît admiration et possiblement un certain nombre de préoccupations communes. Un travail d’écriture qui reste topographiquement indéterminé, comme avec l’écrivain Daniel Foucard appliquant une méthode scientifique de communication à une narration de type littéraire.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Trouble)