ART | EXPO

Trou noir

18 Avr - 31 Mai 2008
Vernissage le 18 Avr 2008

Qu’il évoque un creux, un phénomène spatial ou une perte de mémoire, le trou noir constitue le sujet principal de la nouvelle exposition de Christelle Familiari. A travers des collages, des sculptures, des vidéos, ou des lithographies l’artiste nous invite à partager son univers de contrastes ou variation et diversité constituent les seuls point de repère.

Christelle Familiari
Trou noir

Le « trou noir » est une « région » de l’espace où le champ de gravité est si puissant que rien ne peut s’en échapper. En l’état actuel des recherches, le trou noir ne peut  être observé directement. En revanche, il peut être détectable par son action sur son environnement.  Le « trou noir », c’est aussi la perte de mémoire.  Le  « trou »  quant  à  lui  évoque  la  cavité,  l’orifice,  l’abaissement,  l’enfoncement,  la défaillance, le manque. Christelle Familiari touche ici autant à l’astro-physique ou à la science-fiction (domaines à fortes connotations masculines) qu’à tout ce qui « tourne autour du trou », soit le sexe féminin, l’incomplétude, l’absence, le vide, etc.

Christelle  Familiari  fait  partie  de  ces  nombreux  artistes  contemporains  qui s’expriment  à  travers  différentes  pratiques –  performance,  collage,  lithographie, vidéo, sculpture, installation.
Elle  a  conçu  cette  exposition  comme  un  ensemble  de  variations,  chaque  pièce  étant reliée à une ou plusieurs autres selon différents procédés.  La  très  étrange  sculpture  verticale  qu’on  découvre  en  entrant  (Divers)  est  par exemple  une  version  domestique  d’une  sculpture  conçue  pour  l’espace  public (proposition  pour  une  commande  publique),  elle-même  construite  à  partir  d’une modélisation en trois dimensions d’un collage (reproduit sur le carton de l’exposition).

Les photographies accrochées dans la première salle ont été prises avant, pendant et après l’exposition que l’artiste vient de réaliser au centre d’art La Criée à Rennes.  Au  fond  de  l’espace  se  détache,  sur  un  mur  gris,  une  énorme  forme  blanche sphérique  (Entrelacs) :  résultat  d’un  emboitement  de  modules  composés  par entrelacement  répétitif  de  fil  de  fer  gainé  de  blanc.  Erection  et  affaissement simultané.
Une  série  de  lithographies  (Ensemble  vide)  retrace  les  évolutions  de  travaux antérieurs  de  l’artiste :  l’ensemble  est  conçu  sur  le modèle  du  dessin  d’animation mais, puisqu’il s’agit de lithographie, c’est la même pierre qui a été utilisée à chaque fois.

Certaines  images  annoncent  la  suite :  trois  vidéos  conçues  dans  différents  lieux publics à Berlin. Dans chacune, un personnage est affublé d’une ample jupe noire. On y  voit  une  forme  vaguement  humaine  se mouvoir  de  bien  curieuses manières :  elle rampe  le  long  d’un  banc ;  va  et  vient  en  courant  maladroitement ;  reste  immobile, recroquevillée  sur  un  tourniquet  en  mouvement.  Tourner,  courir,  ramper  –  trois actions  minimales  qui,  dans  ces  vidéos,  apparaissent  à  la  fois  parfaitement grotesques et mystérieusement séduisantes.

On  l’aura  compris,  Christelle  Familiari  joue  sur  la  forme  et  l’informe ;  le mou  et  le dur ; les pleins et les vides ; l’exhibition et la disparition ; la rigidité et l’abandon ; la construction  et  le  laisser-aller.  Tout  cela  n’est  pas  plus  rose  que  bleu.  Il  n’y  a d’ailleurs qu’une couleur dans l’exposition : du gris.

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