ART | EXPO

Triptyques atypiques

08 Fév - 05 Avr 2014
Vernissage le 08 Fév 2014

Cette exposition montre une image centrale, une photographie imprimée et accrochée au mur, et des vidéos projetées de part et d'autre. Il s'agit de juxtaposer la fascination que peut exercer un visage immobile ou figé dans l'instant, et l'énergie qui est dégagée par des images en mouvement directement liées au personnage central.

Agnès Varda
Triptyques atypiques

Agnès Varda, réalisatrice emblématique de la Nouvelle Vague, aime à se décrire comme «une vieille cinéaste devenue jeune artiste visuelle». «Triptyques atypiques» fait référence au chiffre 3 et aux triptyques de la peinture ancienne qu’Agnès Varda affectionne.

Des Portraits à volets vidéo montrent une image centrale, une photographie, généralement en noir et blanc (argentique), imprimée et accrochée au mur et des vidéos projetées de part et d’autre. Il s’agit de juxtaposer la fascination que peut exercer un visage immobile ou figé dans l’instant, et l’énergie qui est dégagée par des images en mouvement directement liées au personnage central:
— Portrait de Kalmi, hip-hopeur et ses performances quasi acrobatiques
— Marie dans le vent, échevelée mais immobile, entourée d’éoliennes tournant avec une régularité hypnotisante
— Le ciré noir
— Achille et Pâris, enfants de cirque, qui ont posé ensemble, et malgré leur très jeune âge, travaillent comme des professionnels au Cirque Phocéen
— Alice et les vaches blanches, qui, par moments, vu le calme des vaches, propose aux visiteurs encore plus que les autres portraits à volets vidéo, une rêverie-réflexion sur notre compréhension du mouvement.

Il y a d’autres portraits en triptyque, cette fois-ci entièrement photographiques, couleur et/ou noir et blanc. Pour ceux-là, Agnès Varda a conçu des cadres en métal, vaguement inspirés de ce que font les artisans mexicains, charnières comprises. Les photographies dans les volets de chaque triptyque sont en relation avec la personne photographiée: La jeune fille à la tourterelle (1950)/ Miquel Barceló (2011) / Rosalie, fille d’Agnès (2013).

Agnès Varda propose deux autres approches du triptyque:
— Une image présentée en trois morceaux du vieux Paris avec un petit chien (1950)
— Une installation en trois objets en hommage à Lautréamont.

On sait qu’Agnès Varda a déjà traité le thème de la vision à trois images dans Le triptyque de Noirmoutier (2004) présenté à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, qui l’a fait entrer dans ses collections en même temps que le MOMA.

C’est aussi une composition morcelée, mais cette fois-ci en puzzle recomposé et exposé, qui accueille les visiteurs à la galerie. Cinq bacheliers qui venaient de passer leur Bac, se retrouvaient en vacances et ont posé pour Agnès Varda sur une plage qu’elle affectionne à Noirmoutier.

L’exception confirmant la règle de trois, Agnès Varda expose sept images arrachées à l’une des séquences de son film Sans toit ni loi (1985). Elle prolonge ainsi sa réflexion sur la photographie et la vidéo dans leurs relations au temps et au mouvement. Incarnée par Sandrine Bonnaire, Mona y subit les assauts de personnages aux déguisements grotesques, les Paillasses, qui la recouvrent de lie de vin à l’occasion d’un rituel folklorique.

En capturant et immobilisant des instants filmés, le sujet, la signification et le rythme du film disparaissent au profit d’une série d’images abstraites, traces de mouvements.

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