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Treasures for theatre

28 Nov - 31 Jan 2010
Vernissage le 28 Nov 2009

Si les pratiques des cinq artistes réunis ici sont très différentes, elles ont en commun d’être traversées par une forme de théâtralité où entrent en jeu une transversalité des genres, une prise en compte du spectateur comme élément déterminant, une préexistence du texte sur l’action.

Communiqué de presse
Cécilia Becanovic, Julien Bismuth, Jean-Marc Chapoulie, Charlie Jeffery, Loreto Martínez Troncoso
Treasures for theatre

Une exposition en cinq actes
« …cette nourriture lie dans un seul temps, le temps de sa fabrication et celui de sa consommation ; le sukiyaki, plat interminable à faire, à consommer et, si l’on peut dire, à «converser», non par difficulté technique mais parce qu’il est dans sa nature de s’épuiser au fur et à mesure qu’on le cuit, et par conséquent de se répéter, le sukiyaki n’a de marqué que son départ (…); «parti», il n’a plus de moments ou de lieux distinctifs: il devient décentré, comme un texte ininterrompu.» Roland Barthe, L’Empire des signes, mail envoyé par Charlie Jeffery le dimanche 30 août 2009

Considérant que toute exposition procède d’un ensemble de gestes, de déplacements, de discours, de prises de parole et de décisions, qui disparaissent habituellement dès l’ouverture au public, «Treasures for theatre» s’intéresse à ce moment précis où la performance bascule vers l’exposition, la scène vers l’installation, le live vers le display. Parce qu’une exposition apparaît souvent comme le théâtre d’événements passés, où l’on a le sentiment d’arriver trop tard, ce projet propose une réflexion en acte sur la nature performative de toute exposition en invitant cinq personnalités, artistes et commissaires, à produire une exposition sous nos yeux.

Si les pratiques de Cécilia Becanovic, Julien Bismuth, Jean-Marc Chapoulie, Charlie Jeffery et Loreto Martínez Troncoso sont très différentes, elles ont en commun d’être traversées par une forme de théâtralité où entrent en jeu une transversalité des genres, une prise en compte du spectateur comme élément déterminant, une préexistence du texte sur l’action, un rapport complexe à l’empathie et à la représentation. Toutes s’inscrivent ainsi dans un va-et-vient entre des formes performatives et un intérêt particulier pour la question de l’exposition. Entre le moment où tout est encore en mouvement, incertain, à celui où les choses sont arrêtées, installées.

Ici, proposition leur est faite d’expérimenter cette articulation, de la mettre en scène et en jeu à partir de données communes: un espace vide à habiter, du temps réel et du temps différé, un face à face avec le public. Deux jours de performances inaugurales donneront naissance à des expositions accessibles au public durant deux mois. Deux jours pendant lesquels les choses se chercheront, s’énonceront, trouveront peu à peu leur place en passant par les formes les plus diverses: un monologue solitaire, une pantomime, un cabinet d’hypnose, un accrochage de peintures, une chorégraphie invisible… Deux jours pendant lesquels les événements se succèderont, remplissant l’espace petit à petit, salle par salle. Le texte de l’exposition s’écrira devant nous et l’espace se fabriquera, concrètement, à travers une sorte de spectacle primitif de la notion de spectacle.

Les artistes en narrateurs, bonimenteurs ou simples démonstrateurs y raconteront des histoires où il sera question d’immobilité et de passage à l’action, de présence et d’absence, de réalités et d’illusions, de révélation et de dissimulation… Comme une maison hantée, l’espace restera chargé des tensions et des énergies contradictoires qui l’auront traversé. Les expositions ne présenteront pas uniquement les traces des performances, elles seront leur horizon, destinées à fonctionner de manière autonome.

Aux corps se substitueront des agencements d’objets, de meubles ou de tableaux, des images en mouvement, des voix venues d’ailleurs, des flux invisibles… Les spectateurs viendront à leur tour investir la scène de l’exposition laissée vacante et la réanimer par leurs propres rituels. Les situations construites par les artistes resteront ainsi toujours sujettes à bifurcation, à traduction, à réactivation. Où l’on mettra au même niveau le théâtre, une visite d’exposition, une lecture de texte. Où l’on verra que la distinction entre ceux qui agissent et ceux qui regardent est plus floue qu’il n’y paraît. Et où l’on réaffirmera la place du vivant dans l’espace muséal en faisant parler les morts…

Vernissages-performances

Samedi 28 et dimanche 29 novembre 2009.
Navette gratuite au départ de Paris-Bastille.

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