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Transformations et superpositions

02 Juil - 31 Juil 2008

Ce troisième volet d’un cycle d’expositions consacré à Antonio Saura s’attarde sur les oeuvres de l’artiste réalisées sur des cartes postales, des images standardisées qu’il métamorphose par la peinture.

Communiqué de presse
Antonio Saura
Transformations et superpositions

Dans le quotidien et constant bombardement de particules, un minuscule univers, très différent du vaste ensemble des images multipliées, offre un intérêt particulier pour l’auteur. Les rectangles standardisés des cartes postales facilitent l’intime union entre le message et l’image – le simple geste de l’envoi étant une marque d’affection. La facilité offerte au texte bref et stéréotypé – due sans doute à ce que l’image constitue une part essentielle du message – , sa contexture physique même, la facilité avec laquelle on peut l’expédier, sa prodigalité et sa couleur artificielle, sa miniaturisation et sa conservation tentatrice les transforment – affiches éphémères et documents graphiques empruntés à la presse – en un matériel plastique aux caractéristiques précises qui conditionnent irrémédiablement le processus de sa transformation. Scandaleusement belles ou stupidement tentatrices, leur présence provoque le désir d’intervenir, altérant gravement sa physionomie ou rendant l’absurde manifeste ou le quotidien mystérieux qu’elles renferment.

Dans ce cas, la transformation de l’objet ainsi trouvé – ni création, ni destruction – impose, comme complément d’une action déjà décrite dans d’autres notes en termes de violation plastique où l’image du support finit par affleurer et conditionner le résultat, la nécessité de son minuscule isolement, du complément éclaircisseur et de l’association avec d’autres images de format identique.

Les mystérieuses associations entre résultats divers créent des phénomènes d’analogie et de métamorphose, y compris d’ébauches de paraboles morales qui contraignent à un type de lecture immédiate en relation avec des formes narratives purement visuelles où l’amorphe et l’explicite se mêlent et se confondent. Cet enchaînement d’images opposées qui éclairent des situations ou créent des climats perturbateurs – souvent inespérés y compris pour l’auteur – obéit à des processus associatifs qui ne sont pas si éloignés du célèbre mariage entre une machine à coudre et un parapluie.

L’oeil qui saute vertigineusement d’image en image sur la table immaculée ne fait rien d’autre que de recréer, en un instant, et à l’opposé d’un art d’inhibition soutenu par le seul concept, des parcelles de fausse réalité – aussi vraies que la vérité – où le miracle et la catastrophe sont tous les deux possibles.

Antonio Saura

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