DANSE | SPECTACLE

Tragedy Of A Friendship

29 Mai - 03 Juin 2013
Vernissage le 29 Mai 2013

Tragedy Of A Friendship médite sur la relation entre Nietzsche et Wagner. Fouillant ses intimes dualités, Jan Fabre creuse les failles qui travaillent le créateur, tiraillé entre l’aspiration à la transcendance et la tentation du profane, entre l’attrait pour la réflexion spéculative et les appels de l’intuition.

Jan Fabre
Tragedy Of A Friendship

Hérétique, au jour le jour
Nietzsche, Wagner, et… Jan Fabre. L’artiste anversois poursuit une ligne de faille sur laquelle, depuis les années 1980, il construit son esthétique.

Début 1982. Jan Fabre, 24 ans, est loin d’être l’artiste international qu’il est aujourd’hui devenu. Mais il est à New York, où il a déjà séjourné en 1980 et 1981.

Y fait quelques performances, rend visite à la Factory d’Andy Warhol, se fait agresser au milieu d’une rue, etc. Et le 23 mai 1982: «J’ai rencontré Hugo de Greef, le directeur du Kaitheaterfestival à Bruxelles. Nous avons conclu un excellent marché. Je lui ai donné mon script de C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir et en échange, il m’a donné une cartouche de cigarettes Belga. Entre nous, le courant passait. Nous verrons ce que nous réserve l’avenir. Aura-t-il le cran nécessaire pour présenter mon œuvre dans ce petit pays de cons conservateurs?». Cinq mois plus tard, la «pièce», d’une durée de huit heures, voit le jour à Anvers. Et lancera la réputation de Jan Fabre sur les scènes internationales.

Dans le journal qu’il a tenu, sans discontinuer, de 1978 à 1984, Jan Fabre narre six années de genèse, dans l’antichambre des créations («Répéter consiste à supprimer les valeurs esthétiques et morales»), entre considérations intempestives (cette première note, de 1978: «La beauté: le vaudou qui guérit le corps et l’empoisonne») et archives du corps («Je suis l’incarnation d’une gloire passée»). Un Journal de nuit écorché, récalcitrant, hérétique, visionnaire, comme l’est Jan Fabre.

Avec une dizaine d’interprètes, il se lance aujourd’hui dans la création de Tragedy Of A Friendship, méditation sur la relation entre le philosophe Nietzsche et le compositeur Wagner. Fouillant ses intimes dualités, Jan Fabre creuse les déchirements qui traversent tout créateur, tiraillé entre l’aspiration à la transcendance et la tentation du profane, entre l’attrait pour la réflexion spéculative et les appels de l’intuition. Une ligne de faille qui n’a cessé de travailler au corps, depuis les années 1980, toute l’œuvre de Jan Fabre. (Jean-Marc Adolphe)

Concept et mise en scène: Jan Fabre
Musique: Moritz Eggert
Texte: Stefan Hertmans
Dramaturgie: Miet Martens
Assistant scénographie: Bert Heytens
Costumes: Andrea Kränzlin
Lumières: Jan Dekeyser
Vidéo: Pablo Casella
Son: Tom Buys
Vidéos cloches: Luca Brinchi et Roberta Zanardo / Santasangre
Armure: Maximilian Bertet
Epées et lances: stan van dinter
Cloches: Heinz Fritz
Maquillage: Dian Vandecamp
Avec Nikolaus Barton, Annabelle Chambon, Cédric Charron, Hans Peter Janssens, Ivana Jozic, Gustav Koenings, Silke Muys, Anne Pajunen, Kurt Vandendriessche, Lies Vandeweghe, Solène Weinachter

Informations
Jan Fabre, Tragedy Of A Friendship
Du 29 au 3 juin 2013 à 20h30
Dimanche 2 juin 2013 à 15h

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