ART | EXPO

Tous les chemins mènent à Schengen

22 Mai - 04 Oct 2015
Vernissage le 21 Mai 2015

Pourquoi l’accueil des étrangers est-il considéré aujourd’hui comme une «plaie»? Voici un vaste sujet de réflexion commun aux régions limitrophes de Schengen. Articulée autour des œuvres de dix artistes, cette exposition propose de mettre en parallèle le déplacement inexorable des populations avec l’engouement de l’Occident pour la marche.

Ursula Biemann, Justine Blau, Marta Caradec, Marco Godinho, Bouchra Khalili, Beat Lippert, Tania Mouraud, Claudia Passeri, Mathieu Pernot, Zineb Sedira
Tous les chemins mènent à Schengen

Peut-on mettre en parallèle les mouvements historiques de populations et l’engouement pour la marche qui a saisi l’Occident? La marche serait-elle un remède aux maux d’aujourd’hui?
C’est la voie que propose d’explorer ce projet. Centrée sur la figure de l’éternel marcheur — depuis le juif errant jusqu’aux migrantes de Calais en passant par la communauté des gens du voyage —, cette exposition articulée autour des œuvres de dix artistes contemporains et d’un large choix d’archives historiques se prolonge par de nombreuses marches organisées entre Metz et Schengen.

«People on the move», voyageurs obligés, éternels promeneurs de l’Histoire…, ils/elles se heurtent dorénavant aux portes de la «forteresse Schengen» pourtant née sous le signe de la libre circulation. Face au cri de Tania Mouraud «How Can You Sleep?» qui résonne dans nos augustes murs, comment feindre d’ignorer la force de vie et d’énergie de ces humains auxquels nous opposons déprime et morosité, en un mot notre sédentarité!

Pourquoi l’accueil des étrangers est-il considéré aujourd’hui comme une «plaie» dans nos sociétés repliées sur elles-mêmes? Vaste sujet de réflexion commun aux régions limitrophes de Schengen (Luxembourg), qui étaient il n’y a pas si longtemps le terreau de l’exil algérien et sont encore aujourd’hui lieux de passage des Tsiganes.

Depuis la figure du juif errant en passant par celle trop ignorée de la migrante, cette proposition met en parallèle le déplacement inexorable des populations avec l’engouement de l’Occident pour la marche. Chemin faisant, avec ou sans bâton, les nouveaux pèlerins croisent les sportifs amateurs et il n’est plus un sentier sans actifs promeneurs! La marche serait-elle un remède aux maux d’aujourd’hui?

Associer propositions d’artistes et archives militantes, ré-écrire l’histoire des mouvements et des luttes au féminin, c’est mettre en marche les consciences, bouleverser les opinions trop vite formulées… même et surtout s’il s’agit d’en passer préalablement par les pieds.

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