ART

Topologiquement autre: art et hétérotopie

26 Mar - 26 Mar 2009

Les Jeudis de la Sorbonne proposent une nouvelle rencontre autour de la notion d’hétérotopie. L’hétérotopie est un lieu artistique, un espace épargné qui héberge l’imaginaire, un non-lieu réel et immatériel que l’artiste, tel un cartographe reporte sur la réalité.

Communiqué de presse
Jean-Claude Moineau, Isabelle Le Normand, Pablo Georgieff et Véronique Pény
Les Jeudis de la Sorbonne РTopologiquement autre: art et h̩t̩rotopie

Jeudi 26 mars à 19h30 au Centre Saint-Charles
Rencontre-débat dans le cadre des Jeudis de la Sorbonne 2009, placés sous le thème « Culture et Utopie », sous l’égide de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. L’hétérotopie est un lieu artistique, « un lieu autre » par rapport aux espaces culturels ordinaires. Il se conçoit comme une localisation physique de l’utopie.

Dans le contexte artistique, il est un espace que l’imagination s’approprie et gagne sur le réel ; un espace épargné qui héberge l’imaginaire, un non-lieu réel et immatériel que l’artiste, tel un cartographe reporte sur la réalité. Qu’est ce l’art sinon une hétérotopie ? Lieu qui n’en est pas, un lieu illusoire de désillusions mais aussi d’émancipations pour les esprits débordants qui souhaitent s’évader de la prison de la réalité.

Les écrivains excellent dans la création d’espaces imaginaires. Lewis Carroll s’engouffra dans le terreau d’un lapin blanc qui menait au pays des merveilles, Jorge Borges s’inventait des labyrinthes métalittéraires.

Dans le domaine des arts visuels, « l’interrelation et le déplacement des lignes de séparation entre espace utopique et réalité » (Jacques Rancière : Le spectateur Emancipé, Les paradoxes de l’art politique, 2008, p 84) sont plus poussés étant donné qu’ils interviennent souvent physiquement dans le monde et transforment la perspective que nous avons de celui-ci.

Ces lieux « autres » non répertoriés par la bulle culturelle habituelle sont aussi des ailleurs, des existences réelles. Ces lieux se transforment en espaces propices à l’élaboration de fictions et autres imaginaires que les artistes, les philosophes, ou autres, transposeront sur la réalité.
Conférence organisée par : Alice Tucker, Selin Baklaci, Lorena Rivera-Cote, Pierre Vialle et Mathilde Paris, étudiants en Master 1 Métiers des arts et de la culture à Paris 1.

Le blog des Jeudis de la Sorbonne 2009 : http://cultureetutopie.wordpress.com

Intervenants
Jean-Claude Moineau

Théoricien de l’art, professeur émérite de philosophie et esthétique de l’Université Paris VIII et conseiller de la XVe Biennale de Paris
Jean-Claude Moineau, est également l’auteur de L’Art dans l’indifférence de l’art (éditions PPT, 2001), et de Contre l’art global, pour un art sans identité (éditions Ere, 2007). Dernièrement il a collaboré avec le magazine Tina où il a publié Retour du futur ? (n°1, 2008) et avec le magazine Art 21 où il a publié Les Nouveaux zoos humains dans le numéro de février/mars (texte intégral en accès libre sur le site d’Art 21).

Isabelle Le Normand
Comissaire d’exposition
En 2008 Isabelle Le Normand a proposé en collaboration avec Florence Ostende l’exposition « Argument de la diagonale » au centre d’art et de recherche Bétonsalon, ainsi que la première exposition personnelle d’Estefania Penafiel-Loaiza à la galerie Paul Frèches. Depuis janvier 2008,
elle est responsable des arts visuels à Mains d’Œuvres (Saint-Ouen).

http://www.mainsdoeuvres.org/

Pablo Georgieff  – Coloco
Explorateurs de la diversité urbaine.
Pablo Georgieff, un des architectes du trio artistique Coloco est professeur diplôme Dplg à Paris Villemin et Ceaa Théories contemporaines de l’architecture, il enseigne actuellement à l’Ecole d’architecture Paris-La-Villette. Coloco est une équipe symbiotique de deux architectes et un paysagiste. Ils repensent les paysages et les architectures des univers urbains denses.

Le collectif est deux fois lauréat du programme « l’envers des villes », en 2001 pour leur projet de recherche sur les ossatures abandonnées comme nouveaux terrains d’urbanisation et en 2002 pour leur travail autour des « Jardins aériens » et « jardins spontanés » des univers urbains denses.

Coloco ont participé à de nombreuses expositions et conférences sur les utopies urbaines dont la biennale d’architecture de Venise en 2008. Leur intervention spectaculaire et communautaire d’un défilé de brouettes lors de l’inauguration du 104 est un merveilleux exemple des barrières sociales et disciplinaires que Coloco franchit au profit de rencontres poétiques et incongrues.
http://www.coloco.org/index.php

V̩ronique P̩ny РKmk
La compagnie Kmk, dont Véronique Pény et Anne Vergneault sont les co-directrices artistiques, met en jeu les arts visuels dans l’espace public. Les jardins, les fleuves et leurs rives sont leurs espaces de prédilection.

Pluridisciplinaire, pratiquant le décalage, le recyclage poétique et le détournement la compagnie Kmk développe une approche sensible de l’espace et propose un autre regard sur une réalité quotidienne et un paysage familier.

La compagnie Kmk est en résidence Depuis novembre 1997, au sein de l’association de compagnies artistiques : « Les Mêmes », dans l’ancienne blanchisserie de l’Hôpital Charles Foix à Ivry-sur-Seine (94) où elle développe des projets in situ en relation avec l’hôpital, son personnel et ses patients.
http://www.cie-kmk.org/

Informations pratiques
Jeudi 26 mars à 19h30 au Centre Saint-Charles, 47 rue des Bergers, 75015 Paris
Entrée libre

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