DANSE | SPECTACLE

Tiger Tiger Burning Bright

12 Fév - 16 Fév 2013
Vernissage le 12 Fév 2013

Aujourd’hui, tout devient toujours plus rapide. Les phénomènes d’accélération s’immiscent dans toutes les sphères, aussi bien intimes que collectives, et déstabilise le devenir de l’individu et son rapport au monde. Tiger Tiger Burning Bright porte un regard sur la vie des villes et leurs chantiers.

Kubilaï Khan Investigations
Tiger Tiger Burning Bright

A comme accélération
«…Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée…»

Dans le monde d’aujourd’hui tout devient toujours plus rapide. L’expérience majeure de la modernité, selon le sociologue allemand Hartmut Rosa, est celle de l’accélération. Ces accélérations touchent toutes les sphères intimes et collectives, et ont tendance à volatiliser tout ce qui est solide en créant des «détemporalisations» ainsi que des «désynchronisations» qui déstabilisent le devenir de l’individu et son rapport au monde. Ces phénomènes d’accélération sont aussi porteurs de contre tendances paradoxales, d’immobilisations, de pétrifications, d’hyperexcitabilités, de réactions rétrogrades et conservatrices, de refus, de résistances, de dépendances et de désintégrations sociales.

Nous vivons dans l’espace chaque jour plus étendu, des concentrations urbaines. Les villes bougent, elles sont les territoires favoris de ces mises en mouvements incessants dont le moteur est la domination du plus rapide. Terrains propices à la vitesse, où le temps compte de plus en plus, les villes voient leurs espaces se compresser et la perception que nous en avons s’amenuiser.

Face à cette compression du présent, à la réduction des ressources temporelles, au raccourcissement des laps de temps entre chaque action de nos vies, face à cette instabilité croissante des horizons temporels, nous avons parfois le sentiment de nous retrouver sur des pentes qui s’éboulent, de courir aussi vite que possible juste pour rester à la même place. Nous manquons d’air. Nous sommes aspirés, captifs, autos asservies, en pilotage automatique, indifférents à nous-mêmes…

D’un autre côté, la vitesse et les possibilités d’accélération permettent que les choses tiennent ensemble. Cette odyssée de la vitesse, cette odyssée du capitalisme mondialisant à toute vitesse est-il arrivé à une limite? Sommes-nous au seuil d’une rupture anthropologique de nos sociétés de nos identités?

De cette accélération constante vécue dans les villes, il s’agira d’explorer les phénomènes liés à ce dynamisme: fluidité, nouvelle sociabilité, stimulations multiples mais aussi d’en tester les limites: tension, agitation, trouble, pression…De ces états du sensible se dessineront des trajectoires individuelles et collectives, un questionnement de la place de nos corps, de nos consciences, de nos désirs, dans le tissu social, dans le corps urbain.

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