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Thomas Hicks. The Dream Stuff

Une  affaire de rêve pour un quotidien revisité. A l’évidence, Thomas Hicks dessine plus qu’il ne bâtonne, laissant deviner dans une courbe mouvementée un sombre trait noir sinueux à souhait.
L’esquisse de saynètes hybrides parfois relevées par de subtiles aquarelles participe pleinement à l’ébauche de films d’animation sans temps morts ni même répit, distillant ci-et-là des tensions tout à la fois légères et pathétiques.

Matière première de ces défilés animés, les dessins ne se confondent en aucun cas avec les story-boards et fixent des atmosphères bien plus que de volatiles instants. Etape essentielle du processus de création, ces dessins constituent de véritables matières à penser auxquelles s’adjoint la musique, à l’image du premier film de Thomas Hicks, Susuma Yokota réalisé en 2004 à l’occasion d’un projet étudiant.
Comme l’avait fait à son époque son compatriote d’Outre-Manche David Shrigley pour le groupe Blur, Thomas Hicks a participé à la promotion de ce groupe électro japonais par le biais d’un petit film d’animation inspiré du monde du cirque, à la facture rapide en un rien accélérée.

Ici, à la Bank Galerie, le film Neurotik laisse apparaître des personnages à l’allure fantomatique, se succédant par plans agiles, sans réel fil narratif. A ses côtés, ribambelles de dessins témoignent d’une recherche personnelle qui puise ses sources dans un quotidien familier aux relents néanmoins exotiques, reconnaissable par tous.
Thomas Hicks lève le voile sur ses préoccupations et sur ses sentiments par le prisme du crayon. Ce travail très personnel retentit comme une invitation au voyage, un voyage bohème où le temps, comme dilaté, n’existe plus.
Couples, cyclistes, scènes de cirque ou de tangos constituent l’armature d’une imagerie en perpétuel devenir, à la fois intime et incessamment tournée vers autrui.

Thomas Hicks travaille actuellement sur un film d’animation dont la sortie est prévue en septembre 2008. L’occasion de découvrir quelques bribes en avant-première.

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