ART | EXPO

This is the Visit

18 Sep - 31 Oct 2014
Vernissage le 18 Sep 2014

L’artiste explore une nouvelle histoire fictionnelle et nous invite dans le Visitor Center. Le cheminement du visiteur est accompagné par une estrade qui le porte tout au long de son parcours vers les installations, tapisseries, peintures, vidéos et sculptures, que Laure Prouvost plonge dans une expérience immersive de son et de lumière.

Laure Prouvost
This is the Visit

Lauréate du prestigieux Turner Prize 2013 décerné pour la première fois de son histoire à un français, Laure Prouvost présente un ensemble d’œuvres inédites, dans la lignée de l’œuvre primée Wantee (2013) qui racontait l’histoire de son grand-père fictionnel — ami de Kurt Schwitters, qui aurait mystérieusement disparu en creusant un tunnel conceptuel vers l’Afrique; et de sa video Grandma’s dream, (2013) où Laure Prouvost nous plongeait dans l’imaginaire de sa grand-mère, elle aussi factice.

Dans le prolongement de ces deux œuvres majeures, l’artiste investit la galerie pour nous inviter dans le Visitor Center, élaboré par sa grand-mère et les petits enfants en l’honneur de son mari et grand-père à ce jour toujours porté disparu. Le cheminement du visiteur est accompagné par une estrade qui le porte tout au long de son parcours vers les installations, tapisseries, peintures, vidéos et sculptures, que Laure Prouvost plonge dans une expérience immersive de son et de lumière.

Deux tapisseries, réalisées à partir de collages de l’artiste sont animées d’un dispositif filmé, un escalier hélicoïdal propose au visiteur de prendre de la hauteur pour l’amener vers une vidéo, de panneaux jalonnent le parcours et agrémentent d’étapes son cheminement, des peintures Signs déconstruisent l’espace d’exposition en proposant un agencement idéal alternatif, tandis que la video Burrow Me l’invite sur les traces d’une échappée rocambolesque.

Complice par sa venue dans ce musée fabriqué, le spectateur rend donc hommage au grand-père disparu: l’artiste interroge le visiteur sur les frontières imprécises qui séparent le réel de la fiction pour mieux lui donner une présence centrale dans la réception de ses installations.

En proposant un travail particulièrement novateur, singulier et organique, Laure Prouvost développe dans son œuvre une trame narrative cohérente et pénétrante, dont le fantasque et l’humour ne sont pas les seules ressources.

Archiviste d’images, d’objets, de mots, d’artisanats, de fictions et de documents, elle rançonne le flux quotidien d’images et de textes qui nous assaille pour isoler les prodigieuses associations et combinaisons qui serviront en particulier ses histoires et la chronique de son œuvre en général.

Au travers d’une approche approximative et peu scrupuleuse des principes de la traduction, une facilité déconcertante à traiter les notions d’apparence, d’hypothèse et d’ambiguïté dans les mythologies montées de toutes pièces qu’elle nous donne à voir et l’idée indicative qu’un drame, une défaillance ou un échec est toujours possible — sait-on si le grand-père reviendra jamais? Laure Prouvost construit méthodiquement une œuvre consistante et nécessaire.

Et si elle se joue des effets de ces incidences et accidents, la perspective bien réelle d’un monde idéal se laisse entrevoir dans la générosité qu’elle apporte à son travail, comme au travers de fantaisies et de gaietés jamais affectées.

Née en 1978 à Croix-Lille, Laure Prouvost vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.

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