ART | INSTALLATION

This is not a Love Song

20 Oct - 20 Jan 2015
Vernissage le 20 Oct 2014

C’est en tant qu’architecte et plasticien que Didier Faustino a été invité par Nathalie Seroussi à investir, avec une œuvre pérenne, la Villa Bloch à Meudon. Jouant sur un effet de perte de repères, installant des trajectoires hypothétiques, Didier Faustino questionne l’œuvre d’André Bloc pour en révéler toute la dimension transgressive.

Didier Faustino
This is not a Love Song

Natalie Seroussi habite depuis 26 ans un lieu où art et architecture sont intimement mêlés. Le cadre de l’incroyable villa conçue dans les années 50 par André Bloc — figure tutélaire de l’architecture d’aujourd’hui — a une incidence sur son travail de galeriste et sa sensibilité de collectionneuse. Depuis 2008, Natalie Seroussi invite chaque année un artiste à dialoguer avec ce patrimoine architectural si particulier. Après Ernesto Neto, Mathieu Briand, Malachi Farrell, Michel François, Tobias Putrih, Phill Niblock, Natalie Seroussi a demandé à Didier Faustino d’intervenir à la fois comme plasticien et architecte.

Sur cette invitation Didier Faustino installe un éclat d’architecture, une installation en forme d’explosion réduite à sa plus simple expression afin d’accueillir les événements à venir dans ce lieu si particulier, manifeste de la dualité art/architecture: «Cette proposition contextuelle fait écho à l’architecture d’André bloc qui tend à s’affranchir de la fonction par la construction de sculpture-habitacles. Dans un même geste, en voulant libérer la forme, Bloc condamne la place du corps dans son architecture. Là est l’histoire de ce lieu. Ce territoire, dans l’ambiguïté entre architecture et sculpture est très proche du mien. Aujourd’hui ce n’est plus seulement le corps physique qui doit regagner l’architecture mais aussi le corps social. Le triomphe de l’architecture comme sujet imposé doit prendre fin. Ma proposition se présente donc sous la forme d’une sculpture-événement qui fait face à la sculpture-habitacle afin de toucher l’architecture de façon minimale, en ne faisant que cadrer un espace en attente de corps. Le titre This is not a Love Song, inspiré du titre éponyme de Public Image Limited, appuie le détachement que j’opère vis à vis d’André Bloc ainsi que la possibilité du devenir de cette sculpture en architecture, installation, performance ou encore en espace événementiel…» résume Didier Faustino.

Dans l’habitacle II, manifeste d’architecture-sculpture, Didier Faustino conçoit deux œuvres: l’une lumineuse, l’autre sonore. Toutes deux sont l’expression de nos doutes et de nos hésitations. Nowhere Somewhere prend la forme d’un lustre dirigeant le regard vers les différentes ouvertures de l’habitacle. Ses multiples flèches ne relèvent plus de la signalétique car elles nous perdent plus qu’elles ne nous orientent. Paradoxalement ce «toutes directions» fige le spectateur qui tend alors l’oreille.
Chuchotement à trois voix, l’œuvre sonore Trust Me nous exhorte quand à elle à ne pas faire confiance aux architectes. Habitant l’espace dans lequel elle est diffusée, cette mise en garde nous invite à reconsidérer le statut de l’architecture et ses véritables desseins.

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