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Lorsque les peintres arrivèrent sur place, il était malheureusement trop tard

09 Mar - 20 Avr 2019
Vernissage le 09 Mar 2019

L’exposition « Lorsque les peintres arrivèrent sur place, il était malheureusement trop tard » à la galerie parisienne Thomas Bernard Cortex Athletico, dévoile des œuvres de Thierry Lagalla : des peintures où l’humour nourrit une réflexion sur le statut de l’œuvre d’art, sur sa fonction signifiante et sur la représentation.

L’exposition « Lorsque les peintres arrivèrent sur place, il était malheureusement trop tard » à la galerie Thomas Bernard Cortex Athletico, à Paris, rassemble des peintures de Thierry Lagalla. Caractéristiques de son style hétérogène et plein d’humour, ces réalisations poursuivent son entreprise de démystification de la peinture et de manifestation sans détour du réel. Ici, une composition abstraite arbore le titre Figure With Monkey, Without Figure, Without Monkey, tandis qu’une autre, relevant tout autant de l’abstraction s’intitule Give Figuration a Chance ; un autoportrait intitulé Le sous moi représente le visage de l’artiste façon patchwork de photographies, comme pour signifier la multiplicité dans l’unité, la superposition infinie des copies sur l’original, dans le trompe-l’œil permanent que forme sa peinture.

Peintures de Thierry Lagalla à la galerie Thomas Bernard Cortex Athletico

La démarche de Thierry Lagalla s’inscrit dans une réflexion sur le statut de l’œuvre d’art. Répondant à la nécessité supposée de l’œuvre d’être signifiante et représentative, le peintre, dépassant le constat « Pas d’art sans représentation. » d’Aristote, souligne qu’il n’y a « pas d’art sans re-re-re-représentation ». Ainsi, le réel, du banal à l’extraordinaire, se trouve-t-il sans cesse représenté, copié, imité (selon ce que Thierry Lagalla nomme des « fuck-similés »). L’exposition s’ouvre sur deux tranches de pain brûlées reproduites en résine et peintes à l’huile, parfaitement représentatives de l’univers facétieux et singulier de l’artiste.

La « re-re-re-représentation » selon Thierry Lagalla

L’œuvre intitulée Merci entérine avec panache l’inépuisable jeu de trompe-l’œil auquel se livre Thierry Lagalla : gravé dans un faux marbre qu’il a lui-même peint, le mot « merci » en lettres dorées transforme le principe de l’ex-voto en ante-voto, tel un remerciement adressé par avance à la nature de nous avoir fait mortels. La peinture de Thierry Lagalla se caractérise par le rejet de toute injonction esthétique ou poétique : à travers elle, le visible se manifeste directement, délivré d’être le signe de plus que lui-même. La forme y est centrale et développe toute sa force.

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