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Théorie du tout

PSylvie Rousselle-Tellier
@12 Jan 2008

Une œuvre collective de huit artistes anglais et allemands du groupe hobbypopMuseum, placée sous le signe du chiffre huit. Le croisement des matériaux et des pratiques et l’approche de l’espace concourent à interroger la peinture et son accrochage.

Les artistes anglais et allemands du groupe hobbypopMuseum investissent la galerie Ghislaine Hussenot de manière inattendue. Au rez-de-chaussée, on entre dans une installation composée d’échafaudages « de fortune » assez hauts pour que l’on puisse déambuler dessous, et qui soutiennent huit octogones plastifiés assez grands pour occulter presque totalement la verrière de la galerie. L’installation se compose également de lampes, de sacs poubelles, etc. Mais la surprise vient quand on monte à l’étage, sur la mezzanine : on découvre alors la face cachée des octogones. Il s’agit de huit peintures présentées à l’horizontale.

Les artistes de hobbypopMuseum se sont pour la plupart connus durant leurs études à Düsseldorf. Huit ont participé à cette œuvre collective, précisément placée sous le signe du chiffre huit.
Bien que chacune des peintures ait été réalisée par un seul artiste, elle n’est pas signée car elle fait partie d’un tout, d’une œuvre collective. Cette œuvre conçue par huit artistes se compose de huit sacs-poubelles pleins, adossés à un mur; dans un coin, huit lampes animées d’un mouvement giratoire sont posées sur un octogone irrégulier peint sur le sol et surmontées par des fils tendus définissant encore une forme octogonale; d’autre part, une peinture murale figure un octogone par l’entrelacement de deux carrés; enfin, tous ces éléments sont surplombés par les huit peintures horizontales et leur socle. Tous ces éléments apparemment très éclectiques sont discrètement reliés par la récurrence de l’octogone. Des octogones qui finalement n’en sont qu’un : celui formé par les huit artistes.

Tout en ne se limitant à aucun matériau, tout en abordant aussi bien la peinture, la sculpture, la vidéo et la musique que les installations et les événements, les artistes de hobbypopMuseum s’attachent à interroger la peinture et son accrochage. Les peintures présentées ici s’inspirent tour à tour d’images privées, d’images de magazines, de publicités ou d’icônes de la culture jeune. Elles sont traitées de manière très rapide comme pour annuler la préciosité et lenteur d’exécution propre la peinture. En outre, en présentant les toiles à l’horizontale, perchées sur des échafaudages, et perceptibles qu’en surplomb, hobbypopMuseum utilise l’architecture singulière de la Galerie Ghislaine Hussenot pour briser le dispositif classique d’accrochage.
Ailleurs, des toiles ont été juste adossées au mur, ou encore portées par un artiste sur une planche à roulette…

HobbypopMuseum
— Sans titre, 2003. 8 peintures : toiles hexagonales sur échafaudage en bois peint. 3 x 3 m pour les plus grandes, 1,50 x 1,50 m pour les plus petites.
— Sans titre, 2003. 8 sacs-poubelles noirs pleins. Dimensions variables.
— Sans titre, 2003. 8 lampes-mobile : bouteille plastique, fils tendus entre deux murs, sol peint délimité par 8 côtés. Dimensions variables.
— Sans titre, 2003. Peinture murale composée de deux carrés entrelacés. 3,50 x 3,50 cm.
— Sans titre, 2003. Elément en bois peint noir et blanc. 60 (h) x 40 (Ø) cm.
— Sans titre. Guitare (laissée là par un des artistes le jour du vernissage).  

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