PHOTO

Théorie de l’avant-garde

Enfin traduite en français, la Théorie de l’avant-garde donne l’occasion d’interroger l’héritage des avant-gardes dites «historiques» dans le contexte de l’art contemporain, de la culture de masse postmoderne, mais aussi de rendre compte de leurs échecs, de leurs «futurs passés» comme de leur réactivation problématique.

Information

Présentation
Peter Burger
Théorie de l’avant-garde

Parue en 1974 en Allemagne, la Théorie de l’avant-garde de Peter Bürger a suscité d’importants débats. Elle n’avait pourtant pas été traduite en France jusqu’à présent.

Peter Bürger construit un concept d’avant-garde caractérisé par une remise en cause durable de l’idéologie de l’autonomie esthétique et par une attaque massive contre l’institution art en tant que domaine social détaché de la pratique de la vie.

Loin de composer un simple récit à propos des mouvements d’avant-garde dans leur diversité, Bürger tente de cerner les conditions de possibilité historique de leur apparition et l’unité sous-jacente de leurs démarches.

S’appuyant sur l’esthétique d’Adorno et, plus largement, sur la théorie de l’école de Francfort, son livre s’inscrit dans une herméneutique critique de la culture, qui prend la mesure des boule versements introduits par les avant-gardes, tant dans la déconstruction de la «totalité organique» des œuvres d’art (par le montage, le collage ou le rôle dévolu au hasard) que dans la redéfinition de leur rôle politique — réconcilier utopiquement technique et esthétique, art et praxis.

Les analyses que consacre Peter Bürger au concept d’œuvre d’art, la distance qu’il prend à l’égard des thèses de Habermas ou de Benjamin, les éclairages historiques qu’il mobilise, comme son souci de distinguer l’autonomie artistique, du point de vue de son histoire et de son ancrage institutionnel, du contenu des œuvres, font de ce livre un élément majeur pour toute approche des avant-gardes.

Son examen de la situation créée par le projet inabouti des avant-gardes, sa description de ce qu’on désigne par «art contemporain» contribuent de façon décisive à la réflexion sur les pratiques artistiques d’aujourd’hui, leur rapport à l’institution art, à la culture et au marché.

Sommaire
— Avant-propos
— Introduction. Réflexions préliminaires sur une théorie critique de la littérature
— Chapitre 1. Théorie de l’avant-garde et théorie critique de la littérature
L’historicité des catégories esthétiques
L’avant-garde comme autocritique de l’art dans la société bourgeoise
À propos de la discussion de la théorie benjaminienne de l’art
— Chapitre 2. Sur le problème de l’autonomie de l’art dans la société bourgeoise
Problèmes de recherche
L’autonomie de l’art dans l’esthétique de Kant et de Schiller
La négation de l’autonomie de l’art dans les avant-gardes
— Chapitre 3. L’œuvre d’art d’avant-garde
Sur la catégorie d’œuvre
Le nouveau
Le hasard
Le concept d’allégorie chez Benjamin
Montage
— Chapitre 4. Avant-garde et engagement
Les débats entre Adorno et Lukács
Remarques en guise de conclusion et commentaire sur Hegel
— Annexes
— Apostille à la deuxième édition
— L’héritage ambigu de l’avant-garde
— Bibliographie