ART | SPECTACLE

Le Projet H.L.A. de Nicolas Fretel

07 Mar - 26 Mar 2006

Le Projet H. L. A. est une épopée fantastique entre le sublime et le sordide, l’amour et la haine. Une tragédie techno, d’après une mise de scène de Razerka Ben Sadia-Lavant.

Nicolas Fretel
Le Projet H.L.A.

Chacun de nous possède un code à six lettres et 6 chiffres. Code barre ou code tissulaire, le code H. L. A. (Human Leucocyte Antigen) sert à vérifier les compatibilités en cas de greffe et symbolise pour moi la destinée tragique que se transmettent les trois membres d’une cellule familiale malade.

Alcooliques, père, mère et fils ne se parlent plus que par une violence exacerbée qu’ils se repassent en boucle pendant un repas. À l’issue du repas, il y aura le meurtre du père par la mère et le fils et cette entêtante question : Comment vivre dans la maison du meurtre? H. L. A. ou l’éternelle histoire: je t’aime, je te tue.

Tragédie techno

Née dans les années 80 à Détroit, USA, la musique techno est à l’image de cette ville, capitale de l’industrie automobile, des gestes répétitifs et des cadences infernales. Ce que certains verront comme de simples flash-backs répétés (l’histoire se passe un an jour pour jour après l’assassinat du père) est en fait bien autre chose.

À partir d’un huis clos, Le Projet H. L. A. tente d’élaborer une expérience d’écriture musicale. La pièce ne traite pas de la mode techno, de ses codes et de ses habitués, mais en épouse la construction particulière et intrinsèque exprimée par le sampling. Le Projet H. L. A. est bien une tragédie techno par la répétition hypnotique de certaines scènes qui conduiront à une sorte de transe cruelle et libératrice : le meurtre.

H. L. A. traite enfin de la famille en tant que premier lieu structurant pour l’individu, mais aussi comme le lieu de tous les dangers. Ce n’est pas, à mon sens, l’histoire chaotique (guerre, massacre interethnique) qui traumatise le plus un individu, mais bien son histoire personnelle. Les ravages d’une mère maltraitante sont beaucoup plus profonds que des images de guerre mais bien moins spectaculaires à moins que…

Nicolas Fretel

> Texte de Nicolas Fretel.
Mise en scène de Razerka Ben Sadia-Lavant.
Avec Élise Carrière, Françoise Guiol, Denis Lavant, Jean-Pierre Léonardini.

Infos pratiques
Du 23 février au 12 mars: mardi à 19h, du mercredi au samedi à 21h, dimanche à 16h.
Du 14 au 26 mars, mardi et dimanche à 18h, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 19h.
T. 01 44 62 52 27
s.chojnacki@colline.fr
Plein tarif 26€, le mardi 18€, moins de trente ans 13€.

AUTRES EVENEMENTS ART