ART | EXPO

The truth will set you free

19 Sep - 06 Nov 2014
Vernissage le 19 Sep 2014

Fait de reconstructions et de simulacres, le travail de Maxime Bondu est basé sur la déduction et l’affabulation. Il propose ici de réinventer l’outil utilisé pour mesurer l’écart entre les étoiles noires gravées sur le Memorial Wall de la CIA en hommage aux agents disparus. Avec cette œuvre, il interroge notre rapport à l’histoire et à l’écriture de la mémoire.

Maxime Bondu
The truth will set you free

À la manière d’un archéologue, à la fois chercheur, historien, explorateur et conteur, Maxime Bondu cherche à déduire et à affabuler. Puisant dans des univers variés, de l’histoire à la science-fiction, il questionne l’idée de conquête, de point de vue et de recouvrement. Faisant acte de spéculation à partir de données avérées dans le présent, le passé ou anticipées dans le futur, le travail de Maxime Bondu, fait de reconstructions et de simulacres, est une invitation à se saisir de cette part d’incertitude irréductible, constitutive de notre réalité.

Fidèle à ses axes de recherche, l’artiste présente dans les Vitrines du MAMAC une œuvre inédite: The Truth Will Set You Free. Ce verset de l’Evangile selon Saint Jean, «Et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres» (Jn 8, 32), est gravé sur le mur de gauche du hall d’entrée du quartier général de la Central Intelligence Agency (CIA), à Langley (Virginie, USA).

Également situé dans le hall d’entrée, le Memorial Wall honore les employés de l’agence de renseignements américaine morts en mission. A chaque agent perdu sur le terrain, lui est substituée une étoile noire gravée dans le marbre du mur. Lorsqu’un agent «disparaît », Tim Johnston, l’actuel tailleur de pierre, sort d’un coffre fort le gabarit créé par son prédécesseur et entaille le mur.

Le projet de Maxime Bondu est ici de réinventer l’outil qui prévaut au bon positionnement des étoiles par rapport aux autres. Cet objet, qui alimenterait nombre de convoitises fétichistes, est conservé sous haute surveillance depuis sa création, en juillet 1974. L’artiste a recomposé cet artefact, en se basant sur un ensemble d’informations collectées par l’intermédiaire des sources disponibles, usant à la fois du recoupement des données existantes et de la déduction.

Symbole du geste de mémorisation nationale, cet outil déduit est ici utilisé pour répliquer le Memorial sous forme d’un dessin long de 7 mètres. Tel un wall drawing minimal, on y retrouve une structure élémentaire simplifiée usant de la répétition, de la combinaison de formes simples et d’une économie de moyens, qui induit une réflexion sur la perception des objets et leur rapport à l’espace. Maxime Bondu y juxtapose la photographie d’une offre d’emploi datant du 2 avril 1978, publiée dans le New York Times et émise par la CIA recrutant de nouveaux employés. Créée pour gérer des opérations clandestines sur sols étrangers — incluant assassinats politiques et renversements de pouvoirs démocratiques — la CIA convoque différents registres de la vision américaine du monde et de son impérialisme.

Avec cette œuvre, Maxime Bondu interroge l’idée du renseignement et les moyens mis en œuvre dans sa collecte, mais plus largement notre rapport à l’histoire et à l’écriture de la mémoire.

Vernissage
Vendredi 19 septembre 2014

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