ART | FILM

The Supremacist

07 Avr - 15 Mai 2006
Vernissage le 06 Avr 2006

Illustrateur rebelle et anonyme, Pierre la Police présente un film, ou plutôt un anti-film: film immobile, bande annonce aléatoire, dont l’incohérence visuelle et textuelle cultive le non sens.

Pierre la Police
The Supremacist

Tandis que l’horizon des peuples s’obscurcit et que les civilisations s’adonnent à de sympathiques compétitions d’auto-tamponneuses, il est un credo qu’aucun déclin ne saurait menacer. Cette foi, c’est que les générations à venir auront à charge de préserver et transmettre un patrimoine spirituel non négociable d’œuvres telles que Les Praticiens de l’Infernal ou Jésus de Nazareth vs Le Calamar.

Dessinateur culte, hors la loi et fâcheusement insituable, Pierre la Police, qui prétend être né en 1959 à Albuquerque, a introduit une forme de délire tout à la fois agressif et régressif dans le champ de la bande dessinée. Ses dessins sont des parodies de genres dépourvus de pedigree, des autopsies passionnées des multiples cadavres du burlesque, des précipités paranoïa-critiques en milieu d’idiotie.

Avec la série «The Supremacist», il ne s’agit aucunement d’un produit dérivé de ces bibles définitives que sont Les Mousquetaires de la résurrection ou Top Télé Maximum, non, nous pénétrons dans un univers inédit. The Supremacist serait une sorte de film immobile, ou plutôt une bande-annonce aléatoire qui aurait pour particularité d’égarer un peu plus du sens du film à chacune de ses images. Des détails visuels de la plus extrême incohérence viennent flirter avec quelques propos égarés qui semblent, pour certains, ne détenir un sens qu’accidentellement. Parmi ceux-ci, l’apocalyptique sentence qui sonne tel un tube d’été sicilien : «Je tue les gens qui ne disent pas merci».


L’Artiste

Pierre La Police cultive l’anonymat. Aucune photo, aucune notice biographique précise pour savoir où et quand il est né, ni quel est son cursus, ne circulent que des approximations non vérifiées. Depuis les années 90, il dissémine ses dessins et ses films courts dans les medias, presse et télé. Il a récemment participé à l’expo «L’idiotie» de Jean-Yves Jouannais (2003) et a illustré le livre L’idiotie dans l’art (Beaux-Arts Editions).

Il est, cette année, lauréat du programme «Villa Kujoyama» à Kyoto (Japon) en partenariat avec l’AFAA et le Ministère des affaires étrangères. Il participe également très régulièrement à des revues et des magazines en tant qu’illustrateur.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Natalia Grigorieva sur cette exposition

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