ART | EXPO

The Story of Ixo

15 Mar - 20 Avr 2013
Vernissage le 15 Mar 2013

Les œuvres de Gardar Eide Einarsson interrogent, par le biais d’une mise en scène élaborée, la société actuelle et le statut de l’œuvre post-moderne, en tant qu’instrument critique et élément autonome à la fois. Ces œuvres, souvent en noir et blanc, jouent sur le malentendu et le décalage entre captations sociales et vocabulaire formaliste.

Gardar Eide Einarsson
The Story of Ixo

Artiste norvégien, Gardar Eide Einarsson vit et travaille à New York et Tokyo. Il développe un travail protéiforme (peinture sur toile ou murale, installations, photographie, mais aussi bannières, flyers), détournant des éléments de la contre-culture occidentale (graffiti, bande dessinée, skatebording, tatouage et musique punk), et visant à refléter une certaine tension identitaire au sein de la culture de masse.

Cependant, le propos n’est pas d’élever ces formes d’expression au rang d’œuvres d’art, mais avant tout d’interroger, par le biais d’une mise en scène élaborée, la société actuelle et le statut de l’œuvre post-moderne, en tant qu’instrument critique et élément autonome à la fois.

Ses œuvres, la plupart du temps en noir et blanc, jouent sur le malentendu et le décalage entre captations sociales et vocabulaire formaliste et sont, pour reprendre les termes de Chus Martinez «comme une interprétation vernaculaire du modernisme.» (In Gardar Eide Einarsson, South of Heaven. Catalogue publié à l’occasion de l’exposition au Frankfurter Kunstverein, 2007 et au Centre d’Art Contemporain de Genève, 2008).

L’exposition sera composée de sept œuvres dont le dispositif a été pensé, selon le procédé habituel de l’artiste, comme une installation globale conçue pour l’espace de la galerie. Les œuvres de cette installation regroupées sous le titre «The Story of Ixo», s’articulent autour des thèmes de l’expression minimal(ist)e, du refus, et de la négation. Les lettres I X et O (ou O comme équivalent de zero/vide/néant) réapparaissent à travers les pièces de l’exposition comme un fil conducteur. Les œuvres, toutes créées à partir d’un objet réel, issu du champ social sont autant d’indices qui construisent cette mythologie du néant.

Art Minimal II, diptyque monumental reproduit la double page du catalogue de l’exposition éponyme «Art Minimal II. De la surface au plan.» présentée au Capc de Bordeaux en 1986. En contrepoint Let’s Find Out About Safety, est cette fois un objet réel: une double page issue d’un livre d’enfant chiné par l’artiste sur lequel celui-ci intervient par repeints.

The Devil’s Butcher Shop; the New Mexico Prison Uprising, est une peinture tirée de la couverture d’un livre traitant l’une des plus violentes émeutes de prisonniers dans l’histoire américaine. Par la réappropriation du traitement graphique l’artiste nous livre une image purement abstraite en complet décalage avec la réalité évoquée par le titre. Ainsi, derrière ces formes typiques de la peinture moderne abstraite se cache une réalité beaucoup plus violente, neutralisée par l’artiste.

Au sol, In Taxis, On the Phone, In Clubs and Bars, At Football Matches, At Home With Friends composée de deux caissons lumineux basés sur un tract de l’armée républicaine irlandaise exhortant la population à la méfiance lors des conversations du quotidien nous délivre un message nous réduisant au silence: «quoique vous disiez, ne dites rien».

La bannière IXO / NO reprend une image de banderole lors des récentes manifestations à Athènes où le mot OXI (NON en grec) est vu à l’envers. Cet objet incarne le simple refus sans protestation spécifique.

Enfin, une troisième sculpture, un moulage en bronze d’une simple poutre IPN évoque le vocabulaire minimal et l’objet ready-made tout en s’assumant comme œuvre classique à la fois reproduction et autoportrait littéral puisque la lettre «I» formé par le profil de l’objet n’est que l’affirmation d’un «Je».

Vernissage
Vendredi 15 mars 2013

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