ART | EXPO

The Player | Le troisième couplet d’Internationale solo à Monaco

10 Oct - 25 Oct 2014
Vernissage le 09 Oct 2014

Qingmei Yao cherche à mettre en forme des questionnements d’ordre politique autour de deux principaux pôles: le capitalisme et le communisme. Dans cette vidéo réalisée à Monaco, Qingmei Yao chante au micro un couplet méconnu de l’Internationale avant d’être interrompue par des policiers. De cet échange, l’artiste ne conserve que la bande-son.

Qingmei Yao
The Player – Le troisième couplet d’Internationale solo à Monaco

Résolument engagé, souvent caricatural et d’un burlesque assumé, le travail de Qingmei Yao (vidéo, performance, photographie) cherche à mettre en forme des questionnements d’ordre politique autour de deux principaux pôles: le capitalisme et le communisme. Qingmei Yao se met régulièrement en scène, incarnant des «personnages idéalistes, obstinés, parodiques mais tristement sérieux», démontrant la manipulation facile des concepts et la perte des symboles, et articulant le tout au travers d’une tentante vision manichéenne.

Le troisième couplet d’Internationale solo à Monaco est une vidéo produite lors d’une action de l’artiste à Monaco, lieu sélectionné pour sa réputation de paradis fiscal. Installée dans une voiture munie d’un haut-parleur, Qingmei Yao chante au micro un couplet méconnu de l’Internationale.
Ce troisième couplet, peu chanté, lui semble pourtant le plus actuel: «L’État opprime et la loi triche, L’impôt saigne le malheureux; Nul devoir ne s’impose au riche, Le droit du pauvre est un mot creux.» Cette diffusion sur la place du casino est rapidement interrompue par des policiers. Il s’ensuit un échange mêlant considérations approximatives sur l’art et la politique dont l’artiste ne conserve que la bande-son. Sur l’écran noir de la vidéo, rapportées par les mots retranscrits, les fissures se révèlent.

«Je pense que les jeunes générations de Chinois d’aujourd’hui vivent dans une sorte de sadomasochisme idéologique. Je suis née dans les années 1980, à l’époque des réformes économiques qui en ont fini avec l’économie planifiée. En même temps notre génération a été éduquée de manière idéaliste. Cette situation crée une sorte de mélancolie collective. C’est très difficile d’accepter une telle situation alors qu’on a été éduqué dans la pensée de la critique anticapitaliste. Notre pays est totalement capitaliste. Et rejette son passé. (…)

Pour moi le communisme comme le libéralisme sont les deux faces d’une même médaille. Je traite des sujets qui sont politiques mais je ne considère pas vraiment mon travail comme politique. Je travaille essentiellement sur les signes et les symboles… En fait, je me situe à distance du politique. Je ne suis pas militante mais suis néanmoins engagée.» (Extrait d’un entretien avec Bernard Marcadé)

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