ART | EXPO

The Petrified Forest

08 Sep - 11 Nov 2012
Vernissage le 08 Sep 2012

L’œuvre de John Miller se caractérise par un aspect multiforme: peinture, sculpture, photographie et vidéo. Ses travaux nous font plonger dans le maelström de la vie quotidienne et subliment la banalité avec empathie, humour et perspicacité. Ses projets sont consacrés aux représentations à la fois critiques et poétiques des affects émotionnels.

John Miller
The Petrified Forest

Dans ses séries précédentes, John Miller s’est intéressé aux disparités entre le prix et le sens des choses, et a plus largement questionné la notion de valeur dans nos sociétés capitalistes. Ses projets plus récents sont consacrés aux représentations à la fois critiques et poétiques des affects émotionnels, des relations au «biopouvoir» (concept élaboré par Michel Foucault) et de son impact sur les individus.

Pour John Miller, la télévision reste la principale source de divertissement de masse. Dans la nouvelle série de «peinturesreliefs» en bois présentée dans cette exposition, Miller reprend le sujet des individus pleurant dans des émissions de télé-réalité, abordé précédemment dans la série Everything Is Said. L’utilisation d’une palette morne de gris et de bruns atténue le mauvais goût inhérent au mass media. Dès lors, cet ensemble de critères confère à ces images un statut d’œuvre d’art. Pour la série des Game Show Paintings (1998-2000), John Miller s’était concentré sur les décors colorés des jeux télévisés qui lui semblaient en opposition au caractère interchangeable des candidats. A l’inverse, le genre de la télé-réalité semble se focaliser sur les individus et sur des situations peu ou pas mises en scènes.

Cependant, John Miller choisit de représenter l’envers du décor. Pleurer est en effet devenu un atout performatif: les colères, les disputes et les crises de larmes constituent les moments forts de ces émissions. La capacité de montrer ses émotions devant une caméra semble désormais autant une prérogative pour participer à de tels programmes que le sont la personnalité et l’apparence physique. Si nous questionnons de moins en moins la provenance des images qui nous sont présentées, Miller nous rappelle que toute façon de cadrer la réalité révèle un point de vue subjectif.

Dans l’espace d’exposition, deux papiers peints contrastent avec les reliefs. Il s’agit de tirages numériques réalisés à partir d’images de la série The Middle of The Day, constituée de photographies représentant des sujets triviaux et prises entre 12 et 14h. Ce moment de la journée est choisi non seulement parce que le soleil y est à son plus haut niveau mais aussi parce qu’il est traditionnellement consacré à la pause déjeuner; une période finalement mal définie qui se situe en dehors des heures habituellement dévolues au travail et aux loisirs. Avec ces images, John Miller réussit à réintégrer la réalité sociale et quotidienne dans l’espace d’exposition et l’oppose ainsi à l’artifice télévisuel présenté au travers des reliefs.

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