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The Lebanese Rocket Society: a tribute to dreamers

21 Fév - 18 Avr 2013
Vernissage le 21 Fév 2013

Les installations artistiques de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige interrogent les grands événements historiques et les mythologies des années 60: le panarabisme et son déclin après la défaite de 1967 contre Israël, mais aussi la guerre froide, la conquête spatiale, ainsi que l’aspiration à la modernité et la contemporanéité.

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
The Lebanese Rocket Society: a tribute to dreamers, Part II, III, IV, V, VI

L’aventure de la Lebanese Rocket Society commence au début des années 60 à l’Université arménienne Haigazian à Beyrouth, où un groupe d’étudiants, mené par un professeur de mathématiques, Manoug Manougian, crée et lance avec succès la première fusée régionale.

De 1960 à 1967, plus d’une dizaine de fusées du nom de Cedar, toujours plus performantes et s’élevant à plus de 600 km, seront conçues, produites et lancées. Ce projet dont le but était «la conception et le lancement de fusées pour l’exploration et l’étude de l’espace» était très populaire à l’époque et faisait la une des journaux. En 1964, une série de timbres représentant la fusée Cedar IV fut même éditée.

Le projet spatial a été brutalement suspendu en 1967 après la défaite des armées arabes face à Israël, et son histoire a été totalement oubliée. Les documents, les photos mais surtout les films autour de ce projet ont pratiquement disparu du Liban, et surtout de nos imaginaires.

Le projet de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige comprend un long métrage documentaire: The Lebanese Rocket Society, l’étrange histoire de l’aventure spatiale libanaise, et une série d’installations artistiques qui interrogent notre perception du passé et du présent, ainsi que la notion même d’imaginaire. Elles questionnent également les grands événements historiques et les mythologies de ces années-là: le panarabisme et son déclin après la défaite de 1967, mais aussi la guerre froide, la conquête spatiale, les grandes idées révolutionnaires, ainsi que l’aspiration à la modernité et la contemporanéité.

Cet hommage aux rêveurs cherche à faire resurgir cette histoire spatiale enfouie et, loin de tentations nostalgiques, à la réactiver dans le présent en donnant une physicalité à cette absence, afin de tenter d’élargir le territoire de l’art et du cinéma, d’aller contre l’imaginaire dominant et celui que nous avons de nous-mêmes. C’est aussi une manière de raconter des petites histoires qui viennent perforer la grande Histoire, et qui montrent la foi et l’espoir de ces temps-là, le rêve qui semble aujourd’hui à nouveau s’étendre dans les rues de certaines villes arabes.

Le film The Lebanese Rocket Society, l’étrange histoire de la conquête spatiale libanaise sort dans les salles de cinéma françaises le 27 mars après sa présentation, en avant-première, dans le cadre du festival «Cinéma du réel» le samedi 23 mars au centre Georges Pompidou, Beaubourg, Paris.

Une lecture/conférence autour de ce projet a lieu le dimanche 24 mars au centre Georges Pompidou, également.

Une monographie de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige éditée par JRP/Ringier, est disponible à partir de fin mars.

A la même période parution également d’un livre d’entretiens avec Quentin Mevel: Le cinéma de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, aux éditions Indépendencia.

critique

The Lebanese Rocket Society: a tribute to dreamers

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