ART | EXPO

The Hunter from Noland

14 Avr - 28 Mai 2016
Vernissage le 14 Avr 2016

Iris Van Dongen, artiste hollandaise,  expose ses œuvres à la galerie Bugada & Cargnel Les dessins réunis dans «The Hunter from Noland» sont autant de personnages et de paysages à la temporalité suspendue. Telle des vanités contemporaines, dont les protagonistes sont des jeunes femmes aux airs de spectres, elles expriment une forme singulière de mélancolie.

Iris Van Dongen
The Hunter from Noland

Pour son exposition personnelle intitulée «The Hunter from Noland», Iris Van Dongen présente un ensemble de dessins dans lesquels l’artiste recompose des éléments puisés dans différents styles et cultures, de l’Art nouveau à l’art asiatique. Mêlant gouache, pastel sec et fusain, l’artiste associe références personnelles et présences spectrales.

«The Hunter from Noland» présente des oeuvres qui, bien qu’entièrement autonomes, font partie d’une histoire qui se déploie sur plusieurs niveaux de lecture. Représentant des paysages, des personnages et une temporalité en suspension, ces nouvelles productions sont comme des vanités contemporaines, dont les protagonistes sont des jeunes femmes aux airs de spectres. Ces spectres à la nature ambivalente, plus proche de celle des esprits qui habitent les cultures asiatiques imprégnées d’animisme que de celle du monstre, expriment une forme de mélancolie qui traverse l’ensemble de l’oeuvre de l’artiste.
Représentations féminines aux bras fuselés, parées de kimonos aux imprimés colorés, elles rappellent les poupées indonésiennes Wayang aussi bien que les figures féminines de Gustave Klimt.

Si la référence à l’art asiatique n’est pas nouvelle dans la production d’Iris Van Dongen, elle est ici plus manifeste, et puise dans des sources aussi bien personnelles que collectives: un intérêt hérité de l’enfance pour les histoires de fantômes, un grand-père indonésien, l’influence des arts asiatique et indonésien sur la production artistique néerlandaise – notamment par le biais d’échanges culturels lors de la période coloniale –, l’oeuvre du peintre indo-hollandais Jan Toorop ou encore la céramique de Delft que l’artiste collectionne. Se retrouvent par ailleurs, dans ces dessins, l’extraordinaire abondance décorative ainsi que la place centrale accordée à la représentation de la faune et de la flore qui caractérisaient l’Art nouveau, mouvement qui fut également influencé par l’art asiatique.

Dans «The Hunter from Noland», l’artiste mène une réflexion sur la condition humaine et, notamment, sur l’antagonisme entre le caractère intemporel de l’esprit et le caractère terrestre et périssable de la matière et des corps. Cette réflexion recoupe d’ailleurs une réflexion plus large, et essentielle dans le travail de l’artiste, sur les oppositions fondamentales entre la figuration et l’abstraction, entre le rationnel et l’irrationnel.
Une impressionnante vitalité se dégage de l’ensemble des dessins qui composent l’exposition et de ses figures d’aventurières nomades. Résultant de la recomposition d’univers extrêmement variés et provenant de ce territoire atypique que constitue l’imaginaire d’Iris Van Dongen, elles semblent prises dans le temps à la fois linéaire et cyclique d’une quête perpétuelle, celle de l’artiste.

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