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The Hole

20 Oct - 24 Nov 2007

Depuis la fin des années 70, Jim Shaw procède par cycles, développant une forme de narration discontinue et fragmentée à travers différentes séries.

Communiqué de presse
Jim Shaw
The Hole

«The Hole» est une exposition-fiction qui s’ancre dans l’histoire de l’O-isme, cycle initié à la fin des années 90 et consacré à l’histoire d’une religion imaginée par l’artiste. L’O-isme rassemble un corpus d’oeuvres consacré à cette religion fictive inspirée des improbables mouvements religieux qui sont apparus aux Etats-Unis au XIXe siècle. Cette religion serait née au milieu du XVIIe siècle dans la région de Lake Finger. Elle prêche l’adoration d’une divinité féminine symbolisée par la lettre ”O”, la réincarnation, la marche à rebours du temps et parfois la prohibition de toute représentation figurative.

Jim Shaw ne cesse de définir et préciser l’évolution historique, les dogmes et les rites de cette religion. Chaque oeuvre de cette série est un témoignage de ce que pourrait être la culture visuelle de l’après-guerre si l’O-isme avait réellement existé. Ainsi The Hole, premier film-fiction réalisé par l’artiste, se présente comme un film d’horreur O-iste. Il met en scène une nouvelle adepte de la religion, qui à travers un trou dans le mur de son appartement, découvre un autre monde dans lequel des zombies déambulent dans un lieu indéfini, au delà duquel l’espace devient abstraction.
Jim Shaw emprunte son esthétique aux films à petits budgets des années soixante. L’intérêt de ces films vient de l’intrigant parallèle fait par l’artiste entre les petites productions, leurs effets spéciaux et l’expressionnisme abstrait, courant qui parcourt son travail tardif. Il lie ainsi référence à la culture de masse américaine et intérêt artistique personnel.
Cette stratégie est emblématique du travail de Jim Shaw. Prétendant montrer des objets issus d’une culture visuelle commerciale, populaire ou “underground” dont il n’est pas le créateur, il attribue ses oeuvres à des artistes fictifs ou des amateurs inspirés par la religion.
C’est le cas des peintures et de la série de photos présentées dans l’exposition, vestiges fictionnels de publicités de films O-istes. Les peintures sont censées avoir été réalisées par un illustrateur commercial pour servir à la réalisation d’affiches de films. Jim Shaw met en jeu l’autorité de l’oeuvre d’art et son propre rôle d’artiste en n’affirmant aucun style personnel si ce n’est dans la transgression des styles et l’hétérogénéité de ses références.

Dans le nouvel espace de la galerie situé au 10 rue Duchefdelaville, Jim Shaw présente une installation qu’il activera lors d’une performance musicale le jour du vernissage : The Vacuum Cleaners. Il s’agit d’un ensemble de 8 objets-sculpture hybrides : instruments de musique bricolés à partir d’anciens modèles d’aspirateurs des années 50 qui s’enflent d’étranges excroissances abstraites. Cet orchestre de l’absurde est animé d’une vidéo projection et de l’enregistrement de la performance qui a eu lieu au LACMA en août 2007. Il s’inscrit dans la continuité de l’oeuvre intitulée The rite of the 360° Degrees (2002) qui présentait les reliques d’un rite d’initiation O-iste mis en scène au cours d’une performance de l’artiste.

Par les différents procédés utilisés – peintures, installation, films et performance – Jim Shaw introduit le spectateur au coeur de sa création-fiction. Dans cet univers imaginaire, il choisit des objets et les fabrique, apportant ainsi des preuves matérielles de la réalité de ses propres visions.

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