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The Golden Age of Neglect

L’univers du skate décliné en photographies, collages et dessins. Vision précise d’une tribu aux codes sociaux et culturels déterminés. Vision crue de l’adolescence, à travers le sexe, l’attitude, les accidents de skate. Pratique sportive et pratique artistique sont unies par un même regard.

— Éditeurs : Palais de Tokyo, Paris / Drago Arts & Communication, Rome
— Année : 2002
— Format : 28 x 21 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 104
— Langue : français, anglais
— ISBN : 88-88493-02-6
— Prix : 18 €

Lire l’article sur l’exposition de l’artiste au Palais de Tokyo

Présentation

Figure incontournable de la scène skate de Los Angeles, Ed Templeton présente pour la première fois en France ses photographies, peintures, dessins qui documentent sa vie, ses tournées, ses rencontres et livrent une observation précise de la réalité du monde du skateboard.

Ed Templeton réalise ses premières peintures au début des années 1990 et développe parallèlement une activité de designer, dès 1993, en créant Toy Machine, une entreprise fabriquant toute une gamme d’articles de skate, dont il maîtrise entièrement la ligne graphique. En 1995, ses nombreux voyages l’amènent à pratiquer davantage la photographie, ses clichés matérialisant une mémoire personnelle. Dans un processus de journal intime, ses travaux dévoilent la vie de ses proches, en particulier des adolescents dont le sort est partagé entre le skate, la drogue et les blessures quotidiennes liées au sport.

Autobiographie Je suis né dans le Comté d’Orange, en Californie, une banlieue qui s’étend sans discontinuer de Los Angeles jusqu’au sud de San Clemente. Ma famille était pauvre, mon père travaillait dans une usine d’acier à Anaheim et ma mère, déclarée inapte au travail, dépendait de la sécurité sociale. Nous avons occupé différents appartements avant d’atterrir dans un mobile home à Corona. Là, mon père quitta ma mère pour partir avec notre baby-sitter de 19 ans. Nous avons ensuite déménagé près de Huntington Beach pour être près de mes grands-parents maternels.

J’ai commencé le skateboard quand j’étais au collège et lui ai consacré l’essentiel de mon temps. Je m’intéressais à quelques skateboarders alors fameux, tels Neil Blender, Mark Gonzalez, et Chris Miller, qui étaient aussi des artistes. On pouvait voir leurs travaux sur le dos des planches et les grips dans les magazines de skate. J’ai alors commencé à aller dans un centre commercial pour regarder des livres d’art. Ces livres concernaient d’ordinaire Picasso, Dali ou Van Gogh, dans la mesure où en matière d’art ce genre de librairies ne fait pas de choix très risqués.

Un jour, j’ai découvert un petit livre sur Egon Schiele qui m’a donné envie de peindre. L’année où je suis devenu skateur professionnel, en 1990, j’ai commencé à parcourir le monde pour participer à des compétitions et des démonstrations. J’utilisais systématiquement tout mon temps libre pour explorer les musées et prendre des photos. Je revenais chez moi plein d’idées pour ma peinture. Je me suis bien débrouillé en arts plastiques, au lycée, mais n’ai jamais poursuivi plus loin mon éducation artistique.

En 1993, j’ai fondé une société de skateboard appelée Toy Machine Bloodsucking Skateboard Company. Cela m’a permis de m’impliquer dans le graphisme. Autour de 1995, j’ai commencé à pratiquer la photographie plus sérieusement, en documentant ma vie et celle de mes amis ou collègues skateurs. Aujourd’hui, je suis toujours skateur professionnel et le directeur artistique de Toy Machine. Je peins et développe mes photos dans mon garage. Je voyage dans le monde entier pour faire du skate et prendre des photos. Et je vis à Huntington Beach, avec ma femme, Deanna.

(Texte publié avec l’aimable autorisation du Palais de Tokyo)

L’artiste
Ed Templeton est né dans le Comté d’Orange, en Californie, États-Unis.

Les auteurs
Aurélie Voltz est commissaire de l’exposition d’Ed Templeton, « The Essentiel Disturbance » au Palais de Tokyo.
Jérôme Sans est co-directeur du Palais de Tokyo, site de création contemporaine à Paris, et commissaire de l’exposition d’Ed Templeton, « The Essentiel Disturbance ».