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The Faust Connection

14 Juin - 02 Août 2008
Vernissage le 13 Juin 2008

Harald Fernagu bricole des décors issus de matériaux de récupération et photographie des acteurs qu’il met en scène. Il s’attaque à des sujets comme la guerre et fabrique des objets menaçants pour interroger le rapport entre l’image et la violence.

Communiqué de presse
Harald Fernagu
The Faust Connection

Photographies, sculptures, installations, chaque production d’Harald Fernagu est d’abord une mise en scène. Si les sujets varient, faisant appel à un imaginaire commun (la guerre, la conquête de l’ouest…) ou ouvrant sur des territoires plus secrets (Faustine, Eldorado, ou l’ensemble relatif aux Cabaniers de Marsillagues, zone marécageuse située près de la ville de Montpellier), le jeu y tient toujours le premier rôle.

D’abord le jeu de la création du décor, que l’artiste façonne de bouts de ficelles, de matériaux de rebus, d’objets de seconde main et de quelques authentiques antiquités. Harald Fernagu favorise le bricolage et le recyclage, « non par un quelconque amour de la vieille chose », mais pour certaines qualités propres à la production manuelle (débrouille, imperfection), qui donnent à l’objet produit une identité forte. Ainsi, l’objet bricolé ne perd jamais sa forte matérialité, quand bien même il rejoindrait comme accessoire le monde immatériel de l’image photographique : « Même absorbé dans une image, le bricolage ne perd jamais sa réalité mécanique, sa temporalité, son identité. »

Ensuite le jeu des acteurs, qui endossent avec bonheur un rôle après l’autre, et que l’on retrouve au fil des séries (Les tribulations d’un curé de campagne, Sauvez la France, Les Chasseurs d’ours, Le Tricheur…). Ces collaborateurs réguliers sont des compagnons des communautés Emmaüs de Bourgogne, dont l’artiste est un membre actif depuis une quinzaine d’années. Délaissant leur identité sociale pour endosser des costumes anachroniques, ces hommes incarnent avec profondeur des rôles burlesques ou graves, jouant de leur propre souffrance comme de leurs bonheurs. Les fictions que réalise avec eux Harald Fernagu brouillent les contours des catégories économiques et sociales qui marquent habituellement ces individus aux yeux de la société au détriment de leurs qualités personnelles.

L’oeuvre de l’artiste s’appuie sur l’identité humaine, y revient toujours, comme un contrepoint à la dématérialisation caractéristique de la culture de l’image. « Là où la culture se définissait par une activité sociale mise en commun, l’image invente une réalité dématérialisée, où le rêve, le fantasme supplante le vécu. Notre société se dématérialise. Il n’y a plus d’objets cultes, mais un culte de l’image de l’objet. Mon travail de fabrication d’images et d’objets est au coeur de cette réflexion. »

Le jeu comme mode d’action donc, mais où la réalité brute s’infiltre constamment et confère une étrange véracité aux scènes les plus pittoresques. Comme les enfants qui jouent à la guerre, l’artiste ne craint pas de s’attaquer à des sujets guerriers (Kosovo) et de produire des objets menaçants (Les cuirassés, Le Jules, Les Jouets qui traînent). Consistants, robustes, les chars d’assaut miniatures et navires cuirrassés bricolés à partir de divers matériaux métalliques (boulons, écrous, tournevis…) s’imposent à nous, envahissant l’espace, plus troublants que les images télévisées d’une intervention militaire. « Jouer à la guerre, fabriquer de fausses armes à feu, des jouets bricolés, intègre plus durement que l’image d’une vraie arme, la violence et la mort. Quand l’objet est factice, il devient plus qu’un objet utilitaire, un état d’esprit. Ce jeu de la violence devient une violence et pose à nouveau le problème de la réalité. »

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