ART | EXPO

The Colorful world of

01 Nov - 27 Nov 2010
Vernissage le 03 Nov 2010

Guillaume Linard Osorio collecte des maquettes de concours d’architecture perdus sans tenir compte des programmes auxquels elles renvoient afin de substituer à la cohérence du projet celle des formes.

Guillaume Linard Osorio
The Colorful world of

« Je perçois le monde physique comme une somme de résultats: ceux d’équations au sein desquelles l’idée pure s’expose à l’économie pour devenir projet, puis chose concrète. Le monde physique est un vaste champ de compromis dont les composantes, englouties sous le joug du résultat, échappent au champ du visible pour ne présenter aux yeux du monde que leur aboutissement concret.

La réalisation d’une ville amène nécessairement avec elle une réduction du champ des possibles que sont l’urbanisme, le paysage et l’architecture à leur stade de projet. S’inscrivant dans un temps linéaire invariable, le processus de concrétisation réduit nécessairement notre capacité d’abstraction des choses.

En se réalisant, le monde des idées et des images laisse place au monde physique de la matière, substituant la réalité à l’imaginaire. Dans ce processus, le temps du chantier provoque le glissement d’un monde vers l’autre, il fait office de vecteur de transition: de l’abstrait vers le concret. L’espace qui en résulte est ambigu, technique et esthétique s’y fondent en une sorte de mécanique de l’illusion.

Le chantier se définit comme un espace mutant, donnant simultanément à croire et à comprendre ; dimension paradoxale de laquelle émergent mes pistes de réflexion. Si l’on considère le chantier comme un vecteur de transition, quel statut acquiert-il dés lors qu’il s’arrête? Quel est le degré d’abstraction d’une ville inachevée?

Ma démarche s’appuie sur une remise en question des notions de projet (comme représentation d’une future réalité) et de chantier (comme processus visant la finitude) pour fabriquer un territoire où, échappant à la fatalité du temps linéaire, les choses physiques recouvrent un certain degré d’abstraction.

Dans ce territoire insolite où vacille l’interprétation, le réel est mis en déroute: les objets cohabitent avec leur fantôme, le temps est suspendu, étiré, dilaté, parfois inversé, rien est accompli, tout est en puissance. Le monde physique s’apparente à un système d’objets dont les connexions redeviennent conceptuelles. » (Guillaume Linard Osorio).

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