ART | CRITIQUE

Ten Thousand Things That Breathe

PStéphane Lecomte
@12 Jan 2008

Dans son exposition «Dix mille choses qui respirent» à la galerie Dominique Fiat, Renato Orara envisage le dessin comme une pratique artistique autant que spirituelle.

C’est avec son unique outil, un simple stylo-bille, que Renato Orara dessine des objets de son quotidien. Les petits dessins de sa récente série sont précis et d’une grande finesse.

Les dessins rassemblées sous le titre «Ten Thousand Things That Breathe» semblent n’être que de simples illustrations réalisés à l’encre noire. Mais l’observation force à admirer la virtuosité graphique de l’artiste qui sait imprimer aux objets dessinés énergie et vitalité.

La série «Irak Memorial» rassemble plusieurs dessins consacrés aux victimes de la guerre en Irak. Des plantes, un poisson, ou un ballon apparaissent ou s’effacent sur des listes manuscrites de noms. Existe-t-il un lien entre les dessins et les noms?

C’est en véritable shintoïste que Renato Orara considère les objets qu’il dessine. Il s’unit à la nature et en vénère ses esprits sacrés. Il observe les objets pendant de longues semaines dans le but d’accéder à leur vie intérieure.
Les couches d’encre noire viennent s’empiler les unes sur les autres au cours de ce processus dans lequel la méditation et le dessin se confondent pour aboutir aux formes que retiennent de petites feuilles blanches…

La démarche de Renato Orara vise donc à atteindre l’esprit qui sommeille dans les objets. Son univers Zen (il est originaire des Philippines) nous emporte dans une véritable quête de spiritualité et de vie dans le quotidien, et irrigue un travail poétique riche aux moyens volontairement rudimentaires.

English translation : Begum Boré

Renato Orara :
— Série «Ten Thousand Things That Breathe», 2004-2006. Stylo bille sur papier. 20 x 14,3 cm.
— Bookworks, série «Ten Thousand Things That Breathe», 2004-2006. Livre, stylo bille sur papier. Dimensions variables.

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