ART | EXPO

Sylvie Auvray

08 Juil - 14 Août 2011
Vernissage le 07 Juil 2011

Parallèlement à son travail de peintre, Sylvie Auvray réalise depuis plusieurs années des sculptures qu’elle crée à partir d’objets trouvés de formes, de tailles et de matériaux divers qu’elle achète au hasard de ses visites de marchés, de brocantes ou de sites de vente en ligne.

Sylvie Auvray
Sylvie Auvray

Parmi ses sculptures, les bibelots-projectiles sont constitués de figurines recouvertes plus ou moins partiellement d’une épaisse couche de plâtre, coloré ou non, la matière conservant les traces de la pression des mains et des doigts de l’artiste. Ses sculptures en céramique subissent elles aussi un traitement pour le moins singulier: elles peuvent ainsi être émaillées, cuites, pressées ou peintes, entre autres actions de customisation. L’artiste reconstitue une mémoire en choisissant de sortir de l’oubli ces objets trouvés, qu’elle sélectionne minutieusement, de les ranimer et de leur donner une nouvelle vie. Ainsi, telle figurine trouvée sur ebay se métamorphose en céramique émaillée d’or… L’objet quitte alors la catégorie du kitsch, de la nostalgie et de la mélancolie pour devenir contemporain et digne. Présentées en groupes, pour les plus petites, tels des soldats de plomb hirsutes et désordonnés, ces sculptures nous entraînent dans un univers des plus personnels.

Sylvie Auvray propose une nouvelle série de sculptures qui entre en résonance avec l’architecture de la chapelle de l’Ancien Collège des Jésuites. Sylvie Auvray explore toutes sortes de pratiques: le bois, la peinture, les pastels, le grattage, le dessin… Certains de ses dessins ont été utilisés dans la toute dernière collection Rykiel. Son univers est très personnel, même si elle détourne à l’occasion des images trouvées. Il vaudrait mieux parler d’images cherchées, dans les revues surannées, les cartoons rétro, les marchandises désuètes et tout le reliquaire des années 1950. Sylvie Auvray marque un intérêt pour le destin des objets, le choc des textures et des imprimés, et in fine pour la chose pop, un pop générique et chatoyant.

Des objets, des figurines un peu cheap mais attendrissantes, des jouets perdus, des tableaux de lapins géants, le glossaire plastique de Sylvie Auvray ne semble que recouvrir une part d’enfance un peu oubliée! À priori. Mais avant tout il est question de voyage. Ces objets qu’elle entasse, ces images qu’elle recrute au hasard et ces bouts d’images trouvées sur Internet constituent une grille de son «image absolue». Un voyage en soi. N’entendez pas une image indépassable, mais la reconstitution d’une mémoire. Si Sylvie Auvray se déplace souvent à Los Angeles, elle n’emplit pas ses bagages de cartes postales pour les retraduire, mais se transforme en dame de compagnie d’objets qu’elle choisit pour les ranimer d’une autre vie. Une figurine trouvée sur un site de vente en ligne renait en puisant une nouvelle force dans sa mutation en céramique émaillée d’or. L’image retrouve une dignité, contemporaine, et s’échappe de sa catégorie initiale, le kitsch, la mélancolie, l’oubli. Ce bestiaire semble désormais épanoui d’avoir retrouvé d’autres amis, parmi lesquels se débattent des formes connues.

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