ART | EXPO

Swing

22 Fév - 06 Avr 2013
Vernissage le 22 Fév 2013

La pratique de Stéphane Dafflon relève du glissement ou d'une logique de l'esquive: glissements des formats, des couleurs ou des emplacements, ses élégantes abstractions géométries ne cèdent à aucun principe de composition univoque.

Stéphane Dafflon
Swing

Depuis presque quinze ans, Stéphane Dafflon bâtit une œuvre de première importance et dont l’originalité pourrait relever d’une logique de l’esquive: à aucun moment ses élégantes abstractions géométriques ne cèdent à un principe de composition univoque. Evoqués autant que révoqués, l’emprunt, la perturbation optique, l’in situ, l’index, le sample. Les titres de ses œuvres n’autorisent pas d’interprétation superfétatoire, ne cachent aucune signification: ils annoncent la technique et le numéro (AST, acrylique sur toile; PM, peinture murale; SAI, sculpture sur acier inoxydable).

C’est autant à une redécouverte du lieu qu’à une appréhension de formes autonomes que l’artiste convie son spectateur. A l’instar de «Airless», son exposition inaugurale chez Air de Paris (2001), et qui faisait porter sur l’espace même d’exposition son geste propre de peinture, cette nouvelle exposition sera l’occasion de déployer son registre de lignes effilées sur châssis autant que sur murs. Affranchies de formes de design aérodynamiques auxquelles il les a peut-être empruntées, ses lignes épousent éventuellement les bords des châssis, elles divisent les murs et, selon des logiques de report, en redessinent les angles. L’espace n’est plus juste offert à une traversée, mais à être déplacé, vectorisé, translaté.

Cette nouvelle exposition sera alors l’occasion de constater que la pratique de Stéphane Dafflon relève du glissement, et qu’incidemment elle subsume toutes les opérations auparavant relevées, quand aucune, seule, n’en épuiserait la complexité: glissement des formats (dimension des châssis définis en fonction des dimensions des passages), des couleurs (tonalités des peintures et peintures murales selon deux mouvements contradictoires), des emplacements (en fonction de reports).

De sorte qu’il semblerait que Stéphane Dafflon, plutôt que se soucier de répondre à la théorie de l’art, ait pris aux mots, pour les défier, les tagueurs qui ont inscrit sur la devanture de la galerie: «C facil à comprendre mais complexe à réaliser?». Car rien n’est moins sûr.

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